Salomé Fondelot : la pragmatique passionnée des procédés

L’intérêt de Salomé pour les sciences appliquées remonte à son plus jeune âge. Dès le baccalauréat français (équivalent des études secondaires québécoises), elle avait choisi la spécialité chimie & physique, où son but était clair : « Je ne voulais pas travailler en laboratoire, mais plutôt avoir un boulot à impact réel. C’est là qu’en cherchant, je suis tombée sur la description de Polytechnique. Ça me parlait parce que ça semblait très concret. »

Selon elle, bien que la chimie soit une grosse partie, il s'agit en réalité plutôt du génie des procédés : « Faire tout le cursus m’a fait réaliser que c’est vraiment l’aspect des procédés industriels qui m’intéressait. Ça compose la majorité des cours et c’est cette vue holistique qu’il faut développer. »

Des différences marquées avec la France

La future ingénieure le reconnaît, la profession est ici beaucoup mieux communiquée qu’en France : « Jeune, je ne savais pas du tout ce que représentait être ingénieure alors que déjà, je devais effectuer un choix. Ici, il y a des organismes qui font une promotion active de cette profession. »

Un autre aspect est la promotion faite auprès des groupes sous-représentés, tel qu’elle le souligne : « Ces mêmes organismes ont des programmes et des stratégies en place pour rejoindre les jeunes filles, les communautés défavorisées et les minorités culturelles. En France, à ma connaissance, je n’ai jamais été consciente de tels efforts ayant visé à me rejoindre. »

L’implication comme intégration

Dès son arrivée à Montréal, Salomé s’implique dans Poly-Cultures, le comité étudiant qui s’occupe de mettre en valeur la diversité culturelle de Polytechnique. Comme elle l’explique : « Je voulais m’intégrer rapidement aux autres étudiants et étudiantes tout en développant une compréhension des cultures différentes de la mienne. »

C’est cependant le départ de sa sœur jumelle de Montréal qui a représenté son principal défi : « On a toujours habité ensemble du fait qu’elle avait déménagé avec moi. Alors, après deux ans, lorsqu’elle est rentrée en France, la séparation a été très difficile. J’étais démotivée face à mes cours puisque je me retrouvais pour la première fois seule dans ma vie. J’ai dû apprendre à gérer la distance avec ma famille. »

Mêler environnement et procédés

Lorsque questionnée sur son intérêt d’effectuer un DESS en développement durable (DD), Salomé explique que c’était le désir d’approfondir ses connaissances qui l’a motivée : « Le baccalauréat ne fait qu’effleurer du mieux qu’il peut le DD. En ce sens, je voulais être en mesure de voir l’application concrète des techniques DD à des procédés industriels d’envergure. »

C’est aussi dans cette voie qu’elle veut évoluer, puisqu’elle mentionne qu’elle se voit travailler dans un tel poste pour au moins les 5 prochaines années. Elle précise : « Je veux débuter dans un poste, très probablement au Canada, où je vais pouvoir mêler les deux. Après avoir acquis de l’expérience cependant, il se pourrait que j’aille en Martinique, d’où ma famille vient. »

Son conseil? « Ne pas être trop dur avec soi-même. Malgré les échecs, il est toujours possible de se rattraper et d’en ressortir plus fort. »

 

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