Roxane Roy : passer par le génie pour prendre son envol

C'est lors d'un voyage en famille à Cuba, alors qu'elle était âgée de 12 ans, que Roxane Roy a eu le coup de foudre pour les avions. Dès cet instant, elle a su qu'elle voulait devenir pilote. Depuis ce jour, chaque fois qu'un avion traverse le ciel, son regard s'élève. Récipiendaire d'une bourse Erasmus de mobilité internationale lui permettant d'étudier pour une session à l'Université Polytechnique de Valence, nous l'avons rejoint en Espagne pour parler du chemin qu'elle a choisi d'emprunter pour arriver à ses fins.

L'apprenti mécano qui deviendra pilote

Avec comme objectif de devenir un jour pilote d'hélicoptère (pilote d'avion commercial serait sa 2e option), un métier risqué et difficile d'accès, Roxane Roy a décidé d'acquérir d'abord des compétences en mécanique pour augmenter ses chances d'atteindre son rêve.

« Plutôt que de faire le cours de pilotage, j'ai d'abord opté pour l'École nationale d'aérotechnique parce qu'on me disait que c'était recherché d'être pilote mécano, surtout dans le monde de l'hélicoptère », raconte celle qui a complété une technique de maintenance d'aéronefs avant d'arriver à l'ÉTS en génie mécanique. Selon la jeune femme, les pilotes d'aujourd'hui sont surtout des gestionnaires de systèmes, et en plus d'ouvrir de nombreuses portes, le génie est une option tout à fait logique en vue de l'obtention de sa licence de pilotage.

Où sont les autres femmes?

Dans ses cours et lors de ses stages, elle se demande où peuvent bien être les autres femmes. « Je crois qu'il faut remonter à l'enfance. Généralement, les jeunes filles ne sont pas exposées aux activités et aux jouets qui sont "typiquement masculins". Nous sommes malheureusement peu en contact avec ce que nous pourrions apprendre à aimer, ce qui explique la faible présence des femmes en génie », lance l'étudiante qui espère voir un jour, un meilleur équilibre hommes femmes sur le terrain.

À travers ses expériences professionnelles et ses études, elle observe que les femmes complètent très bien les équipes majoritairement masculines avec des qualités différentes. « Nous apportons un regard différent sur les problématiques et nous avons généralement des habiletés plus naturelles pour la communication et l'organisation.

J'ai observé des situations où les gars de l'équipe, des mécaniciens comme moi, étaient trop orgueilleux pour demander aux gestionnaires quelles étaient les prochaines étapes à accomplir dans un projet... On est peut-être plus honnêtes aussi, quand on ne comprend pas, on le dit », raconte-t-elle en riant.

Un « métier de gars »

Même si elle estime que les femmes ont tout autant les capacités que les hommes pour accomplir le travail, le sentiment de faire un métier typiquement masculin demeure. « L'ingénierie, le pilotage, la mécanique, c'est malheureusement encore des métiers de gars. Je suis entourée d'hommes, mais je me sens complètement à ma place dans ce que je fais », soutient-elle.

Inspiration et éducation des jeunes filles

Elle-même inspirée par la pilote de l'armée canadienne Jamie Speiser-Blanchet, Roxane souhaite pouvoir à son tour inspirer les femmes à suivre leurs passions. « Il faut savoir prendre sa place et apprendre à foncer, à s'affirmer, à montrer sa valeur, des qualités que j'ai appris à développer à travers le temps.

Rien n'est impossible, on doit se faire confiance et essayer! De belles surprises nous attendent », conclut-elle. Pour Roxane, l'intérêt des filles pour le génie, la mécanique ou l'aviation grandira seulement si, à travers l'éducation, les jeunes filles sont davantage exposées aux jeux « typiquement masculins » et initiées aux activités de sciences, à la mécanique, à la construction, etc.

 

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