Ke Yuan Zhang : à l’intersection humain/machine

On peut dire que dans la famille Zhang, le gène de l’ingénierie n’est pas né de la dernière pluie : « Mes parents sont tous les deux des ingénieurs chimiques qui, lorsque j’étais petite, travaillaient dans la même usine en Chine! », nous raconte-t-elle.

C’est d’ailleurs cette dynamique qui l’a motivée à aller en ingénierie : « Les deux sont tellement différents, ma mère est très analytique et cartésienne, alors que mon père est un artiste qui fait beaucoup confiance à ses sensations et intuitions… Leur dualité m’a fait comprendre que tout le monde pouvait s’épanouir en ingénierie. »

L’immigration comme déclencheur

La diplômée en génie industriel nous explique que contrairement à ses parents, c’était plutôt les humains qui l’intéressaient. En effet, c’est en immigrant au Canada, expérience très formatrice sur le niveau humain, qu’elle a eu le déclic d’étudier l’intersection entre les humains, le milieu d’affaires et les machines.

Cette intersection a un nom, selon elle : le génie industriel. Elle précise : « On voit souvent dans nos cours comment jouer le pont entre les humains et la technologie afin d’améliorer leurs tâches et leur quotidien. C’est mon principal objectif en tant que consultante. » Celle-ci est en effet consultante depuis sa diplomation chez IBM, où elle gère des projets majeurs de déploiement SAP en milieu gouvernemental.

Une expérience étudiante formatrice

Ke Yuan a été la toute première coordonnatrice au développement durable à l’Association étudiante de Polytechnique (AEP), une expérience qu’elle réutilise quotidiennement dans son travail : « Lorsque les problèmes m’étaient présentés, j’avais toujours la perspective étudiante en tête, c’est-à-dire comment solutionner cet enjeu pour améliorer le bien-être des étudiants et étudiantes.

Aujourd’hui, je solutionne des problèmes technologiques en représentant les valeurs du client. Le combat reste le même : se battre pour qu’ils aient la meilleure solution possible. » C’est d’ailleurs la composante humaine qu’elle préfère dans son travail, puisqu’au final il est essentiel, selon elle, que son travail aide le client dans son quotidien.

Des défis liés à l’apparence

La future ingénieure ne le cache pas, son apparence a été un défi : « Dans le domaine des technologies de l’information (TI), c’est difficile d’être une femme, d’être asiatique et en plus d’être de petite taille! Au début, les gens ne me prenaient pas au sérieux ou rejetaient mes idées, qu’elles soient bonnes ou non. »

Pour elle, c’était surtout dommageable sur sa santé mentale, en plus d’influencer négativement la perception qu’elle avait d’elle-même. Cela ne l’empêchera évidemment pas de continuer dans cette voie : « Desservir un client gouvernemental est vraiment enrichissant sur le plan personnel, j’ai l’impression de pouvoir redonner à la société. Je veux être une consultante qui contribue au bien commun plutôt que de maximiser ses indicateurs de performance. »

Son conseil? « Utiliser le doute de soi-même pour s’améliorer, mais sans le laisser s’empêcher d’avancer », conclut-elle.

 

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