La journée de la femme… vue par les femmes en génie !

Image Title
 
Voir l'album

La date du 8 mars est reconnue comme étant la Journée internationale des femmes. Officielle au calendrier depuis 1977, cette célébration vise à promouvoir la lutte pour le droit des femmes et la réduction des inégalités entre les sexes.

Genium a profité de l’occasion pour donner la parole aux femmes travaillant dans le domaine de l’ingénierie à propos de cette journée qui leur est dédiée. Voici donc deux ingénieures qui ont emprunté des parcours différents, mais qui s’entendent sur l’importance de souligner la Journée internationale des femmes.

Emmanuelle Bouvier est une jeune ingénieure de 29 ans travaillant comme conceptrice mécanique chez Kinova Robotics. Ayant fait ses études secondaires dans un collège réservé aux jeunes filles, les programmes en ingénierie étaient rarement promus. Le choix de se diriger en génie mécanique ne fut donc pas naturel pour Emmanuelle. Sa passion pour la mécanique l’a toutefois mené à l’obtention d’une maîtrise de l’École de technologies supérieures (ÉTS).

Dans son milieu de travail, Emmanuelle affirme être traitée de la même façon que ses collègues masculins : « On me traite comme une ingénieure, au même titre que les hommes qui forment mon équipe. Le comportement et l’approche de mes coéquipiers et patrons sont sensiblement les mêmes ». Si, au travail, elle se sent respectée et considérée, elle affirme toutefois que certains fournisseurs l’ont déjà abordée en usant « de la vieille mentalité » ; priorisant les discussions avec son acolyte masculin, par exemple. Elle parle toutefois de quelques incidents isolés et sans envergure.

Pour Emmanuelle, la Journée internationale des femmes a encore sa place en 2019 puisque plusieurs inégalités se perpétuent. Si elles le sont heureusement de moins en moins au Québec, il demeure tout de même important de se les remémorer et souligner les batailles qui ont été gagnées à travers le temps. 

« On est loin d’être là où l’on était il y a de ça à peine quelques décennies, mais malgré tout, la femme n’est pas toujours traitée sur le même pied d’égalité que les hommes, surtout dans le contexte du travail », pense-t-elle. Le « facteur famille » plane toujours au-dessus de la tête des femmes, qui doivent parfois temporairement arrêter leurs carrières pour leur famille. Emmanuelle se réjouit toutefois de la place de plus en plus importante que prennent désormais les hommes au sein des familles d’aujourd’hui. Ce changement de mentalités et de comportements est déjà bien enclenché et ne pourra qu’être bénéfique pour les carrières des femmes. 

Danielle Giroux a 60 ans et elle est récemment retraitée de la Corporation de gestion de la voie maritime du Saint-Laurent, où elle évoluait comme gestionnaire en technologie opérationnelle. Très jeune, à quatre ans pour être plus précis, Danielle savait déjà qu’elle souhaitait se diriger vers le monde de l’ingénierie et en faire une carrière. Celle dont le père était lui-même ingénieur électrique a choisi de faire ses études en génie électrique à l’école Polytechnique Montréal. Même si peu de femmes faisaient partie de sa cohorte (elles étaient 6 femmes sur 108 étudiants à l’époque), Danielle affirme avoir toujours ressenti l’appui de ses camarades de classe : « Pour moi, ils étaient comme mes grands frères. Il régnait un esprit d’entraide et de collaboration entre tous les étudiants, et ce, peu importe leur sexe ». 

Si ses collègues de Polytechnique Montréal l’ont toujours traitée avec respect et égalité, certains professeurs et employeurs ont été moins habiles. L’un de ses patrons lui a déjà dit qu’elle « volait la place d’un homme », et que la sienne, en tant que femme, était à la maison. Ces quelques événements isolés n’ont heureusement pas eu raison de sa carrière et de son ambition. Elle a su gravir les échelons, « même si parfois ça jouait du coude ! » raconte-t-elle.

Lorsqu’on lui demande si la Journée internationale des femmes a encore sa place en 2019, elle répond d’emblée qu’elle est encore nécessaire, puisque beaucoup de préjugés et injustices continuent d’exister, ici comme ailleurs.

Selon elle, la journée du 8 mars sert à souligner la place des femmes et contribue à élargir les horizons de certaines personnes pour qui l’égalité des sexes n’est malheureusement pas encore comprise. Trop souvent encore, la femme doit mettre beaucoup plus d’efforts que l’homme pour prouver qu’elle est compétente.

Les opinions d’Emmanuelle et Danielle à propos de la Journée internationale des femmes sont porteuses d’espoir. En effet, les deux femmes sont convaincues que le meilleur est à venir pour la lutte sur l’égalité des sexes et sont heureuses de constater les nombreuses améliorations vécues au cours des dernières années. Les femmes en ingénierie, comme dans tous les autres domaines, ont et prennent de plus en plus la place qui leur revient en plus d’apporter leur vision unique et différente sur le marché du travail.

Revenir au dossier Femmes en génie

Abonnez-vous à nos infolettres pour ne rien manquer