Femmes en génie : du soutien toute l’année

Bien que les femmes soient de plus en plus visibles dans les secteurs des sciences, des technologies, de l’ingénierie et des mathématiques (STIM), il reste encore beaucoup de travail à faire pour atteindre l’objectif suprême de la parité, révèle une récente enquête de l’Ordre des ingénieurs du Québec (OIQ). Le point sur quelques démarches en cours.

Au Québec, les femmes demeurent minoritaires, tous secteurs du génie confondus. « Malgré une progression de la part des femmes depuis les années 2000, celle-ci demeure en deçà de 15 %, lit-on dans Profil de l’ingénieur d’aujourd’hui et de demain, l’étude socioéconomique qu’a publiée l’OIQ en avril 2021. En incluant les professionnelles en informatique diplômées en génie, la proportion de femmes monte à 16 %. »

N’empêche, l’Ordre garde le cap sur son objectif de compter 30 % de femmes parmi ses nouveaux membres d'ici à 2030 (30 en 30, Ingénieurs Canada).

Miser sur les talents de demain en génie

Entre autres initiatives pour y arriver, l’OIQ a mis en place le Mentorat pour étudiantes en génie (MEG). Ce programme offre de l’accompagnement aux jeunes femmes qui souhaitent accéder à la profession, en plus de les mettre en relation avec des ingénieurs et des ingénieures. Objectif : permettre à ces professionnelles du génie de mieux appréhender la réalité du marché du travail et les soutenir dans leur choix de carrière.

En outre, afin d’encourager la vocation des filles dès le secondaire ou le cégep, le programme Ambassadrices de la profession, mis sur les rails en 2019, se poursuit en ligne durant la pandémie.

Les universités et les écoles de génie ont, elles aussi, répondu à l’appel en élaborant des dispositifs visant à accroître le nombre d’étudiantes dans leurs prochaines cohortes. Et ça fonctionne, semble-t-il : Polytechnique Montréal atteignait justement la cible de 30 % de femmes inscrites au baccalauréat en génie à l’automne 2020.

La preuve par l'exemple

Augmenter le nombre d’étudiantes en génie, c’est une chose, mais s’assurer qu’elles font bel et bien carrière dans la profession, c’en est une autre! Les entreprises ont d’ailleurs encore des dispositions à prendre pour recruter des professionnelles du génie et éliminer les biais de genre inconscients et la discrimination.

Comment? Dans son rapport Le numérique : une culture genrée, le Conseil supérieur de l’éducation laissait notamment entendre que certaines entreprises récentes, comme des programmes de mentorat mis sur pied à l’interne, pouvaient réellement changer la donne et favoriser le perfectionnement professionnel des jeunes ingénieures.

On a par ailleurs tout à gagner à donner davantage de place aux modèles de réussite au féminin afin de donner le goût aux élèves du secondaire d’envisager une carrière en génie. L’actuelle présidente de l’Ordre des ingénieurs du Québec, Kathy Baig, tout comme la Québécoise Farah Alibay, ingénieure aérospatiale qui fait partie de l’équipe aux commandes du robot Perseverance, sur Mars, contribuent concrètement à donner plus de visibilité aux femmes en génie, et ce, pas uniquement le 8 mars ou lors du Mois du génie.

La rémunération en question

Si les grands acteurs de l’industrie s’investissent aujourd’hui davantage pour favoriser la parité, l’équité salariale n’est toutefois pas encore acquise. On observe d’ailleurs un écart de +17 % dans le salaire moyen des hommes par rapport à celui des femmes d’après les données du recensement de 2016, remarque l’OIQ dans son enquête, un constat qui n’est pas sans rappeler les conclusions de l’enquête sur la rémunération de Genium360.

Pour relever avec succès le défi de la rétention des femmes en génie, il faudrait peut-être regarder ce qui se passe ailleurs. En Suède, où l’écart salarial est le plus faible entre les hommes et les femmes (+7 % en faveur des hommes), la gent féminine est bien présente dans la profession, souligne l’OIQ. À méditer!

 

Cet article, publié le 11 mars 2021, a été mis à jour le 8 juin 2021. 

 

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