Baccalauréat vs maîtrise : Quel est le bon choix pour les finissant(e)s en génie?

Pour les finissant(e)s en génie, la situation actuelle chamboule leurs plans d’avenir et soulève la question « Baccalauréat ou maîtrise? Devrais-je profiter de cette situation pour continuer au deuxième cycle? » La question, même sans pandémie, mérite qu’on s’y attarde et nous avons interrogé des étudiants provenant de plusieurs établissements d’enseignement pour connaitre leur opinion à ce sujet.

Dans le coin rouge, les bacheliers

L’obtention d’un baccalauréat en génie est une tâche ardue et une fierté en elle-même. Pour certains, elle représente aussi la fin de leur parcours scolaire, comme nous raconte Jonathan Ménard, génie de la technologie de l’information : « Je n’ai jamais été le gars qui « trippait » sur l’école, avec le bac je peux atteindre le niveau de vie recherché. »

Même son de cloche chez André Renault, génie civil, qui vient tout juste de se marier et ne peut se permettre de passer un an ou deux de plus sur les bancs d’école. Dans les deux cas, ils ne ferment pas entièrement la porte à la poursuite au 2e cycle, seulement ce n’est pas pour tout de suite, ils préfèrent « prendre le pouls » du marché du travail d’abord.

Coût d’opportunité

Il est vrai que la poursuite au deuxième cycle comporte « un coût d’opportunité » nous dit David Brzeski, génie aérospatial : « Ça prend de 8 à 10 ans pour que ça devienne rentable d’avoir passé deux années supplémentaires à l’université ». De plus, « les postes affichés qui demandent plusieurs années d’expérience seront toujours plus long à atteindre. »

Un bon tremplin vers d’autres domaines

Pour Thomas Goudreault, génie électrique, « le bac en génie est plutôt un tremplin pour intégrer un domaine et faire partie d’équipes multidisciplinaires », sa passion. Lui non plus n’est pas fermé à la maîtrise, mais « ce ne sera pas en génie c’est sûr. Peut-être en administration des affaires si l’opportunité se présente. »

Il y a aussi la question de la surqualification, car « employer un maître coûte plus cher aux employeurs » et « les preneurs de décisions sont mitigés » sur les bénéfices inhérents aux deux types de diplômés, nous précise David.

Dans le coin bleu, les maîtres

Du côté des défenseurs de la maîtrise, plusieurs partagent la volonté de se dépasser, de se spécialiser et de repousser les limites de leurs domaines. Aimer travailler en laboratoire est un plus!

Gabriel Lefrançois, génie mécanique, nous résume son choix ainsi : « Au bac, on voit beaucoup de matière donc on est bon dans tout, mais pas excellent dans quoi que ce soit, la maîtrise nous apporte ça. »

Une opportunité

Pour David Brzeski, la maîtrise lui permet d’acquérir de l’expérience en recherche avant d’entrer sur le marché du travail afin de savoir si ce domaine est fait pour lui. Elle lui donne aussi un accès privilégié aux équipements, machines, conférences et techniques méthodologiques qui ne se retrouvent pas nécessairement au bac ou en industrie. De plus, comme il produit de l’information, cela lui permet d’établir sa crédibilité et d’interagir avec des personnes de différentes disciplines qui pourraient être porteuses d’opportunités.

Selon Daphnée Beaulieu, génie industriel maintenant à la maîtrise en logistique, la maîtrise lui a permis de : « prendre confiance en mes moyens. Le bac est très axé sur le travail en équipe et je voulais voir ce que je pouvais accomplir seule sans compter sur l’apport de mes coéquipiers. »

Finalement, l’occasion manquée de faire un échange international a poussé à la maîtrise Pascale Attendu, étudiante diplômée à la maîtrise professionnelle en innovation technologique, car elle tenait absolument à vivre cette expérience et à se perfectionner, évidemment.

Quand la COVID-19 frappe

En conclusion, la présente situation n’a pas semblé influencer la plupart des étudiants interrogés à l’exception d’une, dont le stage, dans le laboratoire où elle voulait faire sa maîtrise, a été repoussé à l’été prochain. Elle est maintenant devant un choix ; prend-t-elle la chance d’entamer sa maîtrise à l’automne en ne sachant pas si ce sera le bon laboratoire pour elle ou va-t-elle plutôt travailler pendant quelques sessions le temps de faire son stage.

Pour un compte rendu plus complet sur la situation des stages 2020, consultez notre article Pandémie, stages et emplois : quel est l’état des lieux?

 

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