Le salaire moyen des professionnels en génie progresse de 6 %

Poussé par un marché vigoureux et par la vague d’inflation que connait l’économie québécoise, le salaire moyen des personnes professionnelles en génie du Québec s’est apprécié de 6,1 % en 2022-2023, pour atteindre 123 314 $. La progression du salaire moyen est toutefois moins marquée qu’en 2021-2022, alors qu’elle atteignait 7,4 %, ce qui suggère un possible essoufflement de la spirale haussière que connait le secteur depuis quelques années.

Enquête annuelle 2023-2024 sur la rémunération des professionnels en génie du Québec

C’est l’un des principaux constats qui émane de l’enquête annuelle sur la rémunération des professionnels en génie, dévoilée par Genium360 le 27 septembre dernier. L’enquête, l’une des plus importantes du genre réalisée auprès de 7 452 professionnels salariés à temps plein, donne le pouls du marché quant à leur rémunération ainsi qu’une variété de sujets touchant entre autres aux avantages sociaux, aux conditions de travail, au télétravail, aux impacts de la pénurie de main-d’œuvre et à la santé mentale au travail. Il s’agit d’un puissant outil que Genium360 met à la disposition des membres de la communauté afin de soutenir leur cheminement dans la profession.

Il est possible de se procurer le rapport d’enquête ici. Voici un survol des principaux constats que vous y découvrirez.

Secteurs en forte hausse

Si la hausse moyenne s’établit à 6,1 %, certains secteurs du génie connaissent une hausse plus importante. C’est le cas du génie forestier (+14,6 %), du génie agroenvironnemental, alimentaire et des bioressources (+13,4 %), ainsi que du génie informatique, logiciel et géomatique (+12,1 %). À l’inverse, certains secteurs connaissent une croissance nettement inférieure, notamment le génie géologique (+2,1 %), le génie des technologies de l’information (+0,7 %) et le génie des mines et de la métallurgie (+0,2 %).

L’écart de rémunération entre les femmes et les hommes descend sous la barre des 10 %

Les efforts pour assurer la pleine équité entre les hommes et les femmes du génie et combler l’écart historique dans la rémunération continuent de porter leurs fruits. Les données de l’enquête montrent une diminution constante de cet écart depuis 2017, première année où des données comparatives sont disponibles, alors qu’il se chiffrait à 16,3 %. Il est passé cette année sous la barre symbolique des 10 %, pour s’établir à 9,7 %. Autre fait encourageant qui mérite d’être souligné, chez les personnes diplômées dans la dernière année, on note un écart positif à la faveur des femmes. Il s’agit de perspectives encourageantes, qui montrent néanmoins l’importance que ces efforts soient poursuivis afin d’atteindre la cible 0.

Les effets de la pénurie de main-d’œuvre sur la productivité se font de plus en plus sentir

Sujet incontournable, la pénurie de main-d’œuvre touche 78 % des personnes interrogées. Parmi ses principaux effets, on note la surcharge de travail, un retard dans les livrables et une réorganisation des tâches. À l’échelle personnelle, elle occasionne du stress, un empiètement sur la vie personnelle et, pour certains, de l’épuisement. Si des effets semblables avaient été notés dans l’enquête de l’année dernière, on observe cette année une augmentation importante de la proportion des répondants qui disent constater une baisse de leur propre productivité dans ce contexte, signe inquiétant quant aux effets de cette pénurie dans la durée.

La santé mentale au travail sous la loupe

Nouveauté dans l’enquête de cette année, des questions ont été posées pour scruter les enjeux de santé mentale au travail. Il en ressort que tout près de 4 personnes professionnelles sur 10 (38 %) disent avoir éprouvé des difficultés à cet égard au cours de la dernière année, par exemple un stress intense, une fatigue extrême, un sentiment d’être dépassé par la tâche ou des symptômes dépressifs. Les femmes sont près d’une fois et demie plus nombreuses que les hommes à avoir ressenti de tels symptômes. Ces résultats invitent à une réflexion quant aux pratiques susceptibles de mieux prévenir l’épuisement et représentent à coup sûr un sujet de préoccupation majeure pour la communauté.

Le télétravail, « nouveau normal »

Pas moins de 90 % des personnes professionnelles en génie ont accès au télétravail, qui s’impose désormais comme une nouvelle norme. Ce pourcentage est encore plus élevé chez les personnes œuvrant dans le secteur public (96 %), comparativement au secteur privé (88 %). En revanche, les modalités encadrant la pratique tendent à montrer une plus grande flexibilité du côté du privé, notamment en ce qui a trait aux balises de présence minimum sur les lieux de travail, à la possibilité de choisir ses journées de façon flexible ou encore d’effectuer du télétravail depuis l’étranger. En conséquence, les employés du secteur privé affichent, toutes proportions gardées, une plus grande satisfaction à l’égard de la politique de télétravail de leur employeur.

Les dirigeants d’entreprises optimistes malgré l’inflation

Pour la deuxième année consécutive, l’enquête sur la rémunération des professionnels en génie est assortie d’un volet s’adressant directement aux dirigeants d’entreprises afin de sonder leurs perspectives sur le marché du génie. Parmi ses principaux constats, on note un fort vent d’optimisme chez les dirigeants, dont les deux tiers ont vu leur chiffre d’affaires croître au cours de la dernière année. S’ils sont généralement peu inquiets d’un possible ralentissement du marché en raison de l’inflation, la pénurie de main-d’œuvre leur cause de graves maux de tête : 83 % d’entre eux disent avoir de la difficulté à pourvoir les postes vacants.

Pour en savoir plus sur l’enquête, rendez-vous ici. La rediffusion du webinaire de lancement donné le mercredi 27 septembre 2023 est disponible en exclusivité jusqu'au 19 octobre pour les membres de Genium360.

 

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