De l’ÉTS à la F1: une passion enrichie par la compétition
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Tandis que le Grand Prix du Canada était tenu sur le Circuit Gilles-Villeneuve de l’ile Notre-Dame, des milliers de passionnés de course automobile s’étaient donné rendez-vous dans le centre-ville de Montréal afin de profiter des activités liées au passage du « grand cirque » de la F1 dans la métropole. Parmi les touristes, les voitures exotiques en exposition et les moteurs vrombissants des « m’as-tu-vu » qui parcourraient en boucle la rue Sainte-Catherine, l’on retrouvait le kiosque de l’équipe « Formule ÉTS Montréal ».
Beaucoup de travail en bien peu de temps
Ce regroupement d’étudiants de l’École de technologie supérieure de Montréal (ÉTS) fabrique chaque année une voiture de course afin de participer aux compétitions nord-américaines de SAE. « La saison s’amorce toujours aux alentours de la mi-août, explique Jessica Mongeon, chef d’équipe de Formule ÉTS Montréal et étudiante en génie mécanique à l’ÉTS. On commence par le développement du design de la voiture, puis on passe à la fabrication vers le milieu du mois de décembre. Viennent par la suite les mises à l’essai du bolide qui ont lieu quelques semaines avant la première compétition qui se déroule au début du mois de mai. Ça fait beaucoup de choses à voir et à revoir en très peu de temps, mais c’est l’une des raisons qui rendent cette compétition aussi captivante. »
D’ailleurs, il en faudra énormément « du temps » à la trentaine d’équipiers qui travaillent d’arrachepied tout au long de l’année. Les douze étudiants qui sont davantage impliqués dans le projet vont y consacrer en moyenne une cinquantaine d’heures par semaine, alors qu’à certains moments ce sera plus de 70 heures par semaine.
Une petite entreprise en soi
En somme, des centaines de collèges et d’universités nord-américaines participent à cette compétition annuelle qui évalue la voiture selon la qualité de son design et les résultats obtenus en pistes lors des épreuves qui ont lieu en mai et juin. L’équipe sera aussi jugée pour la gestion des coûts de production ainsi que pour la qualité de son plan marketing et des partenariats de commandites qui auront été créés. Chaque année demande un budget de plusieurs centaines de milliers de dollars. Un tiers de cette somme est accordé par l’ÉTS, tandis que le reste provient des commanditaires.
De nombreux changements pour la voiture 2017
Bien qu’une nouvelle voiture soit développée annuellement, celle-ci est conçue selon des principes d’équipe qui sont déterminés tous les trois ans. « L’édition 2017 (APEX) profite d’un nouveau châssis, ce qui a mené à la révision de la géométrie de la suspension, explique Mme Mongeon. On a aussi réduit le poids de plus de 10 %, tandis que le véhicule pèse désormais 292 lb, comparativement à 330 l’an passé. Cette réduction de poids est principalement attribuable à l’utilisation de coquille en carbone pour l’assemblage de roues. On a aussi inversé l’orientation du moteur, ce qui a permis de rapprocher celui-ci de l’habitacle du pilote et du même coup réduire la taille de plusieurs pièces. »
Sortir plus fort de l’expérience acquise
L’année 2017 aura été teintée de difficultés pour l’équipe de Formule ÉTS Montréal, elle qui a connu des bris mécaniques lors de la première compétition disputée au Michigan en mai dernier, puis lors de la seconde présentée en Ontario au début de juin. Ce sont les freins qui à deux reprises auront forcé le groupe à l’abandon lors de l’épreuve d’endurance. Malgré tout, l’optimisme demeure élevé puisque l’expérience acquise au cours des derniers mois servira au développement de la prochaine voiture, et ce, dès le mois d’août prochain.
D’ici là, ces jeunes passionnés de l’ÉTS procèderont à une multitude de tests sur la voiture 2017 afin de comprendre d’où proviennent les ennuis et revenir en force lors des compétitions de 2018.
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