La Formule E à la conquête des rues de Montréal
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Tandis que le Grand Prix du Canada célébrait son 50e anniversaire en juin dernier, le ePrix sera quant à lui présenté pour la toute première fois cet été dans les rues de Montréal. Bien que le sport automobile soit profondément ancré dans les mœurs des Québécois, le championnat de monoplace électrique Formule E a encore fort à faire afin de gagner le cœur de la population de la belle province. Cette nouvelle série demeure peu connue des amateurs du Québec qui sont toutefois de plus en plus nombreux à s’y intéresser, surtout depuis l’annonce de sa venue dans la métropole.
Afin de vous aider à comprendre ce sport motorisé qui est en pleine éclosion, nous avons posé quelques questions à Frederick Prigge, directeur recherche et développement à l’Institut du véhicule innovant.
Stratégie et gestion de course Formule E
Bien évidemment, les monoplaces électriques de la Formule E (FE) n’utilisent pas les mêmes motorisations que celles employées dans le championnat de Formule 1. La différenciation entre les deux bolides ne s’arrête toutefois pas qu’aux moteurs. En comparaison aux F1, l’ensemble des voitures de la FE dispose du même châssis qui est fourni par le championnat, ce qui ressert la compétition entre les écuries.
« En somme, c’est surtout au niveau de la puissance des batteries que les équipes se distinguent les unes des autres, affirme M. Prigge. Pour le moment, il est impossible pour les voitures de compléter l’ensemble des circuits avec leurs batteries initiales. Les pilotes doivent donc changer de véhicules une fois durant la course lors de leur seul arrêt aux puits. Ça demande beaucoup de gestion et de stratégie. Les pilotes ne peuvent pas tout simplement rouler à fond de train sans se soucier de l’énergie électrique qu’ils ont en banque, contrairement au Formule 1 dont le réservoir d’essence est amplement rempli pour l’ensemble de la course. »
Des pneus similaires à ceux de votre voiture
Pour ce qui est des pneus, encore là, il y a une différence majeure entre les deux championnats. En Formule 1, les équipes peuvent choisir entre deux types de gomme (tendre, extra tendre, médium, etc.), selon ce qui est proposé par le manufacturier Pirelli lors du weekend de course. Les écuries peuvent aussi procéder à des changements de pneus lors de la course, tandis qu’ils ont à leur disposition un total de dix trains pour chacune des épreuves.
« Les pneus employés en Formule E ressemblent beaucoup aux produits qui sont commercialisés à grande échelle chez nos détails du coin. Ceux-ci sont munis de rainures et ils font un diamètre de 18 pouces, contrairement aux pneus de F1 qui ont un diamètre de 13 pouces. De plus, les écuries n’ont pas le droit de changer leurs pneumatiques lors de la course, à moins qu’ils n’aient une crevaison. Cette règlementation réduit considérablement les coûts d’exploitation pour les équipes, ce qui favorise un plus grand nombre de joueurs dans le championnat de Formule E », souligne M. Prigge.
La qualité du pilotage avant tout
Pour l’instant, les monoplaces de la Formule 1 sont beaucoup plus rapides que celles de la Formule E qui peuvent atteindre des vitesses de pointe frôlant les 340 km/h, contrairement à 225 km/h pour les FE.
« Ce n’est pas parce que les monoplaces sont moins rapides que cela signifie pour autant que le championnat est moins spectaculaire, allègue l’ingénieur électrique diplômé de l’Université de Sherbrooke. Comme les véhicules sont sensiblement pareil du point de vue la mécanique et de l’ingénierie, les pilotes partent tous avec une chance égale de gagner la course. C’est vraiment la qualité du pilotage qui fait le plus gros de la différence, combinée avec la gestion de l’énergie. »
Le grand inconnu, la qualité des routes
Bien que la Formule E en sera à une première épreuve en sol canadien, M Prigge est convaincu que le ePrix de Montréal donnera tout un spectacle aux gens présents à l’événement. « Les longues lignes droites et les freinages prononcés avant les quelques chicanes serrées du parcours donneront beaucoup d’occasions de dépassement aux pilotes. Le grand inconnu demeure cependant la qualité des routes. Il restera à voir si les travaux des dernières minutes menés par la ville de Montréal auront porté fruit. »
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