COVID-19 : Mettons au défi nos ingénieurs québécois!

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La nouvelle est tombée dimanche dernier (NDLR : 5 avril 2020) : le Québec sera « en pause » pour 3 semaines supplémentaires, soit jusqu’au lundi 4 mai prochain.

Le premier ministre du Québec, monsieur François Legault, justifie cette prolongation de la période de confinement (en anglais « lockdown ») par le fait que le sommet de la courbe des nouveaux cas quotidiens n’est pas encore atteint.

Il précisait également que les activités économiques ne pourraient « ... reprendre que lorsqu’on sera dans la pente descendante. » (Lavoie, 2020)

Or, bien que la priorité soit toujours pour l’heure donnée à la santé publique, monsieur Legault admet lui-même que les impératifs économiques devront éventuellement être pris en compte : « Une fois passé ce sommet, ça va devenir, effectivement, un équilibre entre la santé, mais aussi l'économie parce qu'on a besoin de l'économie pour créer de la richesse, pour donner des services de santé et tous les services qu'on donne à la population. » (Lavoie, 2020)

Quand atteindrons-nous ce fameux sommet? Nous le saurons peut-être une fois que le gouvernement du Québec aura partagé ses projections, à l’instar du gouvernement de l’Ontario la semaine dernière qui avait signifié que la crise du Covid-19 pourrait durer jusqu’à 2 ans. (Québec Nouvelles, 2020) Pour l’heure, nous nageons dans l’inconnu sur ce point.

Impacts économiques considérables

Ce que nous savons, cela dit, c’est que les impacts économiques de la crise, eux, se font déjà sentir. « Selon un sondage mené par la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante (FCEI), 32 % des PME canadiennes qui ont fermé leurs portes ne sont pas certaines de pouvoir rouvrir à la fin de la pandémie. » (Nadeau, 2020)

Le Conseil du patronat du Québec (CPQ) estime quant à lui que ce sont 40% des PME québécoises qui ne survivront pas à la crise.

Également, pour la seule période du 16 au 25 mars, le gouvernement fédéral a reçu pas moins de 1,55 million de demandes d’assurance-emploi. Du jamais vu dans l’histoire du Canada. (Dubuc, 2020)

Ainsi, comment croire que le confinement pourrait se prolonger bien longtemps dans un contexte où de plus en plus de gens auront intérêt à ce que celui-ci prenne fin plus tôt que tard?

Parions que monsieur Legault prend déjà en considération cette réalité sociologique dans sa gestion de la crise, lui qui a d’ailleurs tenu à remercier les entrepreneurs pour leur effort de guerre des dernières semaines : « Je veux dire aux entrepreneurs québécois qui se retrouvent en difficulté actuellement que je comprends la situation dans laquelle vous êtes (…) Je peux comprendre que certains et certaines sont découragés. Je sais ce que c'est, j'ai été moi-même entrepreneur. » (Lavoie, 2020)

Ces paroles suffiront-elles, alors que de plus en plus de voix se font entendre pour demander la levée du confinement pour tous?

Et dire que nous n’avons même pas encore abordé la question de la soutenabilité de la politique de confinement pour les finances publiques!...

Changer de paradigme

La question qui tue dans le présent contexte est la suivante : quel niveau de risque sommes-nous prêts à accepter pour permettre à des millions de personnes de retourner au travail?

Cela peut paraître une question difficile alors que le continuum sur lequel nous pensons le débat actuel oscille entre, à une extrémité, la politique de confinement actuelle où un minimum de personnes meurent, mais où les impacts économiques sont considérables et, à l’autre extrémité, le retour à la « vie normale » où la croissance économique pourrait reprendre son cours, mais où un grand nombre de personnes seraient touchées par le virus.

Cette vision des choses est certes compréhensible, mais elle dénote un terrible manque d’originalité et d’audace alors que c’est précisément ce dont nous avons besoin pour relever ce double défi de santé publique et de développement économique auquel nous faisons face.

La technologie pourrait-elle nous permettre de changer le système d’action concret au sein duquel nous nous trouvons?

Si nous étions capables de produire et installer assez de ventilateurs rapidement; si nous étions capables de produire et distribuer des masques de protection rapidement; si nous étions capables de repenser notre organisation du travail dans des délais restreints, cela nous permettrait-il d’atténuer les effets d’un retour à une « vie normale »?

Or, puisque la réponse est de toute évidence affirmative, pourquoi alors ne pas mettre nos ingénieurs québécois au défi? Ces conditions gagnantes pourraient alors devenir réalité.

De surcroît, comme pour la question environnementale, le problème n’est pas l’existence en elle-même de solutions technologiques aux problèmes actuels, mais plutôt la vitesse et la capacité de déploiement de ces solutions. Ajoutons que l’action gouvernementale devrait moins chercher, dans ces deux circonstances, à trouver la solution parfaite venant d’en haut, qu’à supprimer les barrières qui permettent aux innovations dont nous avons besoin de se faire un chemin jusqu’à leur utilisation massive.

Il faut donc mettre au défi nos ingénieurs québécois et leur donner le « champ libre »!

Si nous les mettons au défi, beaucoup d’entre eux répondront à l’appel pour sûr. Après tout, ne sont-ils pas les dépositaires d’une forme de chevalerie?

 

Photo de ThisIsEngineering provenant de Pexels.

 

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