Rencontres de Génie : les clés du virage 4.0

Est-il encore temps de se poser la question de la transition numérique ? L’ensemble des experts 4.0 réunis à l’Usine C lors de cette journée-conférence organisée par Genium360, sont unanimement convaincus, c’est une nécessité, il faut agir.

Une démarche de transformation numérique s’accompagne de nombreux enjeux de gestion et d’opération : l’automatisation intelligente, l’interconnectivité et l'intégration des systèmes et des équipements, l’exploitation et la valorisation des données, la gestion du changement et l’appropriation des nouvelles technologies. Par où commencer ?  

Le 4.0 et la nécessité de s’adapter

Dans un contexte de pénurie de main d’œuvre sans précédent au Québec depuis 40 ans (et pour les 10 ans à venir!), la 4e révolution industrielle entraîne une transformation des savoirs et des métiers.

« Le 4.0 crée de nouvelles économies qui vont nous permettre de nous connecter avec la jeunesse qui sera en mesure de programmer ces nouvelles technologies. Mais comment requalifier 475 000 employés(es) du secteur manufacturier déjà à l’œuvre ? Et comment fédérer les partenaires clés de l’écosystème du génie dans une vision commune ? La formation de base et la formation continue doivent s’ajuster », souligne Louis J. Duhamel, conseiller stratégique chez Deloitte.

Avec tous les secteurs du monde du génie concernés, l’impression de complexité peut freiner le lancement d’actions. Pourtant, une véritable aide d’affaires existe. «Lisez, lisez, ne cherchez pas la formule idéale, elle n’existe pas. » insiste Yves Proteau, coprésident d’APN.

Yves Proteau APN virage 4.0

Pas de données, pas de révolution numérique 4.0

Pour réussir sa transition numérique, l’industrie québécoise doit produire des produits de meilleure qualité, à meilleur coût, dans les délais convenus. L’hyperpersonnalisation est une des clés pour atteindre la performance financière. La data est ainsi au cœur des enjeux. « C’est un passage obligé » insistent Réjean Ouellet (Groupe manufacturier et industriel, Matricis) et François Blackburn-Grenon, Ing, M.Ing. (ÉTS).

Le rôle des professionnels(elles) du génie est central dans ces mesures. Pour autant, « Le 4.0 c’est la destruction des silos et des départements, il faut créer un grand système qui va se parler », précise Catherine Bouchard, ing. MBA.

En effet, « plus on implique les gens de plancher de production, plus ils comprennent la réalité de la donnée et comment le système est monté, et plus ils peuvent participer à son amélioration. C’est ça une culture d’amélioration continue. Ça doit être un projet d’entreprise, pas seulement un projet TI », explique Benoit Brouillette, directeur général, Labplas dans le cadre d’un panel avec Hugues Foltz (Vooban), Françoys Labonté (CRIM), François Gingras (CRIQ), Geneviève Lefebvre (CEFRIO).

La gestion des données entraîne des enjeux de sécurité obligeant à s’ajuster. Bertrand Milot, vice-président, cyber-risque et sécurité de Richter précise : « Il faut bien savoir que la règle d’industrie sera toujours en retard sur la cybercriminalité. Il faut sensibiliser ses employés dans la gestion de mots de passe dynamiques, en chiffrant l’information nuagique et s’informer sur la cybercriminalité ».

Être moteur de son propre changement

Avec le changement de modèle d’affaires insufflé par la révolution numérique, les professionnels(elles) du génie ont l’opportunité de participer à une gestion moins hiérarchique des employés, leur attribuant plus d’autonomie. Stéphan Julien, président de Moderco explique : « C’est une philosophie. Ton carré de sable le voici. Les gens ne vont même plus voir leur patron ».

« Je ne sais pas si vous avez entendu parler de l’entreprise libérée ? On prend toutes nos décisions en comité. C’est un processus plus long, mais quand une décision est prise, elle s’exécute plus vite », fait aussi valoir Yves Dandurand, président d’Adfast.

Avec des besoins en main d’œuvre autant qualifiée que non qualifiée, être un employeur de choix est aujourd’hui un requis. « On réinvestit 60% de nos revenus en formation, équipement et technologie », poursuit Yves Dandurand.

Yves Dandurand Adfast 4.0

Mais « l’industrie 4.0 ne s’achète pas. Il faut avoir une véritable culture d’innovation et repenser à la base ses processus de production et de gestion. La technologie va surtout aider à améliorer les produits et services et faire évoluer son modèle d’affaires », précise Benoit Cormier, associé principal chez GLM Conseil.

Il faut « toujours rattacher les projets d’initiatives à des besoins d’affaires », soutient dans la même veine, Hugues Foltz, vice-président stratégie de Vooban. « Cela prend du temps de changer une culture d’entreprise. Il faut aller voir les problèmes sur place et convaincre les employés les uns après les autres pour les mobiliser dans chaque nouvelle étape », déclare Robert Verreault (Bridgestone Canada).

Le futur c’est maintenant !

Cette journée de « Rencontres de Génie » s’est achevée avec la conférence d’Amber Mac, présidente de Konnekt Digital Engagement qui a nous a fait faire un véritable plongeon dans le futur avec la révolution vocale, les véhicules autonomes, l’avènement des robots, l’automatisation au travail et enfin, les manipulations potentielles des médias. Sa conclusion : nous n’avons pas d’autre choix que celui de nous adapter.

Mais terminons plutôt sur cette belle déclaration de Louis J. Duhamel : «  Nous avons rendez-vous avec l’histoire, le momentum est parfait »!

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