Vacances : se déconnecter pour mieux se ressourcer

Nos vies sont de plus en plus hyperconnectées. Au Canada, les adultes passeraient en moyenne 11 heures par jour devant un écran, que ce soit pour le travail ou leurs loisirs. Pour véritablement décrocher et se ressourcer durant les vacances, il est important de se tenir le plus loin possible de nos écrans, petits ou grands !

« On a tous besoin de récupérer et de recharger nos batteries, dit Dominique Bigras, CRHA, coach certifiée vie et santé. En décrochant, on sera plus productif, efficace, concentré et créatif à notre retour. Prendre deux semaines de vraies vacances est un minimum, trois dans un monde idéal. Les études démontrent que les effets physiques et psychologiques sont davantage perceptibles après trois semaines d’arrêt. »

Or, avec nos appareils numériques, nos courriels, nos textos et nos multiples notifications, il est devenu de plus en plus difficile de se « débrancher » complètement, alors qu’une déconnexion complète est essentielle à une vraie récupération physique et mentale.

Discipline personnelle : des trucs pour mieux décrocher

« Avec les applications et les médias sociaux auxquels nous sommes habitués, une vraie déconnexion requiert un peu de discipline, mentionne Dominique Bigras. Ces outils sont conçus pour nous rendre accros et gruger un temps précieux qui ne reviendra plus. Pour s’en détacher, il faut prévoir des activités qu’on n’a pas le temps de faire d’habitude, comme lire, sortir, faire des marches, passer du temps en famille, aller voir nos amis, avoir des contacts humains ou essayer de nouveaux loisirs dont on rêve depuis longtemps. Tout ce qui peut nous faire bouger et nourrir notre tête et notre cœur. »

Lorsqu’on a un téléphone spécifique au travail, on ne doit pas se gêner pour le fermer et le ranger dans un tiroir, ajoute-t-elle. Si nos outils de travail sont sur notre téléphone personnel, on peut au moins désactiver les notifications et reléguer les applications liées au bureau le plus loin possible de notre écran d’accueil pour nous aider à résister à la tentation de répondre ou de vérifier ce qui se passe en notre absence.

Avec le télétravail, notre poste de travail à la maison et notre ordinateur sont là pour nous rappeler le bureau en tout temps, et la tentation peut être forte de se connecter.

« Les outils de travail sont un peu comme les croustilles : si on a trop de mal à se contrôler, il est préférable de ne pas en avoir dans le garde-manger ! On peut donc ranger notre laptop du travail et le remplacer par un bouquet de fleurs ou une plante sur notre bureau. Mais si l’ordinateur de travail et l’ordinateur personnel ne font qu’un, faire rouler des photos de voyage comme fond d’écran peut servir de rappel et nous aider à résister à la tentation. »

Les conséquences causées par le fait de ne jamais décrocher sont plus graves qu’on pourrait le croire pour la santé.  

« Cela a des conséquences sur notre corps et notre esprit, indique Dominique Bigras. On parle de stress chronique, de prise de poids et de gras abdominal entraînant des risques accrus de problèmes cardiovasculaires, de risques accrus pour la santé mentale, un sommeil perturbé et des problèmes de concentration. À long terme, cela peut mener à l’épuisement professionnel et même à la dépression. Sans parler des impacts possibles sur nos relations avec nos proches. »

Le droit à la déconnexion

Ailleurs dans le monde, plusieurs pays, dont la France, ont passé des réglementations concernant le droit à la déconnexion numérique. Cela implique que, le soir, les fins de semaine et durant les vacances, l’entreprise ne doit pas solliciter un employé ou employée par courriel et que celui-ci ou celle-ci n’a aucune obligation de répondre aux messages liés au travail. Au Canada, seul l’Ontario a emboîté le pas sur le plan législatif. Au Québec, malgré l’absence d’une réglementation, de nombreuses entreprises ont quand même pris les devants. « Sans avoir de loi, au Québec, on s’entend sur le fait qu’une politique de déconnexion numérique s’inscrit dans un programme d’équilibre travail-famille, souligne Dominique Bigras. C’est aussi un signal que l’organisation envoie à ses employés pour leur signifier qu’elle se soucie d’eux et de leur bien-être. Avec cette fameuse pénurie de main-d’œuvre qui n’est pas près de s’estomper, plusieurs entreprises mettent de l’avant de telles initiatives dans une optique de fidélisation et de rétention. »

Et si aucune politique claire n’est établie, c’est l’occasion d’avoir une bonne discussion avec son employeur sur les pratiques en cours afin de déterminer des règles pour s’assurer que les limites et le temps libre de chaque membre du personnel sont respectés et ainsi favoriser le mieux-être de tous et toutes.