David Barabé, un rêveur réaliste
Passionné par le sport extrême et le génie, David Barabé est toujours en quête de défis. L’ingénieur mécanique et inventeur de 39 ans a participé à plus de 1000 projets, depuis le début de sa carrière.
Lors de notre entrevue téléphonique, c’est la voix teintée d’un enthousiasme contagieux que David Barabé se demande comment raconter succinctement l’histoire de son cheminement académique et professionnel.
« J’étais un enfant avec beaucoup d’énergie, pour qui l’école était davantage une obligation, lance-t-il d’emblée. Je voulais fabriquer des choses, mais je n’avais pas de Lego, je voulais déjà travailler à partir de matériaux comme le bois et le métal. » À l’âge de dix ans, il trouve ainsi son bonheur dans la construction d’objets, confectionnés grâce à un petit établi et aux outils – dont une scie sauteuse! – offerts par sa mère.
À 12 ans, il découvre la planche à neige et se prend d’une passion qui l’emmènera jusqu’en Colombie-Britannique après le secondaire, dans l’objectif de participer à des compétitions et de devenir professionnel. Face au constat d’une concurrence rude, jeune et bien plus entraînée qu’il ne l’était, David Barabé réalise finalement qu’il ne pourra pas faire carrière dans la glisse.
Amoureux des défis
« Je suis quelqu’un qui rêve beaucoup, tout en étant très réaliste », analyse-t-il. Après ce court mais intense interlude sportif, David Barabé revient finalement à ses premières amours, en décidant d’intégrer le programme de génie mécanique de l’Université de Sherbrooke.
À l’image de sa personnalité haut en couleur, il trouve le temps, durant son cursus, de battre le record Guinness du plus haut saut en pogo stick ou bâton sauteur, objet acrobatique permettant de se déplacer en rebondissant. Avec trois camarades ingénieurs et un étudiant en communication, il constitue une véritable équipe – Pogo Stick Extrême de l’Université de Sherbrooke (PSEUS) –, qui conçoit un système d’injection d’air comprimé.
« Ce projet m’a permis de mélanger mes deux passions, le sport extrême et l’ingénierie », souligne celui qui s’est entraîné physiquement pendant 2 ans afin d’atteindre son objectif de 8 pieds.
Amateur de défis, il participe également à la conception de L’Épervier, le premier avion acrobatique du monde à être complètement réalisé par des étudiants. L’appareil, en fibre de verre et doté d’un parachute dans le fuselage, réalise un premier vol avec succès en 2008.
Des projets originaux
Dès la sortie de l’école, David Barabé conçoit de nombreux projets. Il signe ainsi un contrat avec le Cirque du Soleil pour mettre au point un nouvel appareil acrobatique. C’est aussi lui qui réalise la conception mécanique du spectacle des 7 doigts de la main, un collectif de créateurs et créatrices.
En 2012, cet entrepreneur dans l’âme fonde Dix au carré, laboratoire d’objets souvent destinés à marquer l’imaginaire dans l’espace public, avec le designer Félix Marzell. Le Benchnana, banc en forme de banane installé sur Le Plateau-Mont-Royal, à Montréal, est un exemple de leurs réalisations.
Les deux compères collaborent pendant cinq années, jusqu’à ce que David Barabé décide de fonder le CollectivLab, un espace de travail collaboratif destiné à la création de projets.
Depuis le début de sa carrière, il apprécie, par-dessus tout, les processus de mise en forme des matériaux. Qu’il s’agisse de moulage, d’ébénisterie ou d’usinage, chaque étape l’interpelle et le passionne, confie-t-il.
Quelques exemple de projets :
Skateboards fonctionnels en forme du logo TikTok pour le réalisateur Baz-2 - CollectivLab, David Barabé
Low polygon panda - Vieux port de Montréal - CollectivLab, David Barabé
Si David Barabé ne peut dévoiler les détails de ses futures collaborations, il mentionne la récente création d’un dôme, où les visiteurs et visiteuses peuvent s’asseoir, dans le Centre canadien d’architecture. Une installation qui s’ajoute à la longue liste des réalisations de David Barabé, qui n’a pas fini de s’allonger.