L’école Curé-Paquin : un exemple en matière de carboneutralité

Face à l’urgence d’agir pour réduire notre empreinte carbone, certaines organisations font le pari de l’innovation. C’est ce qu’ont fait le Centre de services scolaire des Mille-Îles (CSSMI), la firme d’ingénierie gbi et son directeur du développement durable, Maxime Boisclair. 

En collaboration avec Leclerc architectes, ils ont conçu la première école carboneutre au Canada, soit l’école primaire Curé-Paquin, à Saint-Eustache, qui a accueilli ses premiers élèves à la rentrée 2019.

La firme gbi s’est vu remettre le Prix Visionnaire pour cette réalisation lors des 19es Grands Prix du génie-conseil québécois en novembre 2021. 

La nouvelle école a été construite selon les exigences environnementales LEED Or. Elle est dotée de panneaux solaires, de planchers radiants et d’un système de chauffage et de climatisation géothermique. Pas moins de 36 puits de 300 pieds de profondeur ont été creusés. 

Selon les évaluations de gbi, la réduction de gaz à effet de serre est estimée annuellement à 2880 tonnes de CO², soit une réduction correspondant au CO² absorbé annuellement par 1600 arbres. De plus, les équipements écoénergétiques permettent de réduire la facture énergétique de 45 000 $ en moyenne par année.

La carboneutralité, un parti-pris gagnant

« Au départ, ça ne faisait pas partie de l’appel d’offres que le Centre de services scolaires avait transmis », explique Maxime Boisclair, ingénieur, PA LEED C+CB, RCx, et directeur, développement durable, chez gbi. L’école, vétuste, devait être reconstruite. C’est en prenant connaissance d’un appel de proposition pour des projets pilotes Carbone Zéro du Conseil du bâtiment durable du Canada que gbi a pensé soumettre l’idée aux parties prenantes du projet.  

« Nous avions déjà collaboré avec le CSSMI, qui était déjà très impliqué dans la lutte contre les changements climatiques, poursuit Maxime Boisclair. Ça fait partie de son ADN. Il a embarqué dans le projet. »

Pour gbi, le projet a été stimulant malgré sa complexité. « Même si nous aimons sortir des sentiers battus, toutes les décisions ont été prises à l’aide de matrices décisionnelles. Nous avions des indicateurs clés à respecter, des critères exigeants sur le plan de la certification. Et au cœur de chaque décision, il y avait l’élève. »

Un projet qui inspire

La certification carbone zéro de l’école Curé-Paquin suscite de l’intérêt, mais les exigences d’une telle entreprise refroidissent souvent les ardeurs. « C’est un processus intrusif qui demande des sacrifices que tous ne sont pas prêts à faire. » 

Maxime Boisclair se veut rassurant : un bâtiment qui n’atteint pas la certification carbone zéro n’est pas un mauvais bâtiment. Au contraire, tout projet qui tend vers cet objectif est un pas dans la bonne direction. 

« Nous sommes actuellement impliqués dans un grand projet immobilier pour lequel nous mettons en place une boucle énergétique à l’échelle d’un quartier, où les ressources énergétiques sont mises en commun », poursuit-il

Maxime Boisclair a étudié à l’École de technologie supérieure (ÉTS), où il a obtenu un baccalauréat en génie mécanique. Le développement durable et gbi sont au centre de son parcours depuis le départ. C’est au cours de sa dernière session à l’ÉTS, au cours d’un gala où on lui remettait le prix étudiant qu’il avait remporté, qu’il a été remarqué par gbi. Il a été embauché un mois après avoir terminé ses études. C’était il y a 18 ans. 

L’ingénieur souhaite créer des effets domino avec des réalisations comme celle de l’école Curé-Paquin. Il espère que la curiosité qu’elles suscitent amorce une réflexion et qu’elles soient une source d’inspiration pour leurs usagers dans leur vie de tous les jours.

 

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