Comment expliquer l’IA à sa grand-mère?
L’intelligence artificielle (IA), c’est comme l’intelligence humaine : pas toujours facile à reconnaître et souvent dure à décrire. Pour vous aider à expliquer l'IA, voici quelques faits vulgarisés à répéter à vos grands-parents, à vos amis non-geeks ou à votre patron pas trop techno pour les mettre à jour à propos du sujet de l’heure.
Expliquer l'IA, ce n'est pas de la science-fiction
«Ben voyons, l’intelligence artificielle, c’est dans les films !» Si c’est ce que croit encore votre directeur, le moment est venu de briser ses illusions. Car l’intelligence artificielle, en 2018, c’est déjà une réalité quotidienne.
Gmail qui nous propose des choix de réponses quand on ouvre un courriel ? C’est l’œuvre de l’intelligence artificielle. Netflix qui nous fait des recommandations de séries à regarder (et raccourcit ainsi nos nuits) ? La faute à l’IA. Les traductions de publications sur Facebook ? L’intelligence artificielle, évidemment/of course.
Mais l’IA, c’est plus qu’une technologie maîtrisée par les géants du web. «Alors, c’est quoi ?», demande votre mère avec des points d’interrogation dans les yeux.
Une définition simple pour expliquer l'IA
Parmi les définitions nombreuses et mouvantes de l’IA, celle du Français Yann LeCun, sommité mondiale dans le domaine, vous satisfera par sa clarté: l’intelligence artificielle est un «ensemble de techniques permettant à des machines d’accomplir des tâches et de résoudre des problèmes normalement réservés aux humains et à certains animaux».
Identifier le visage d’une personne, jouer aux échecs, conduire un véhicule, traduire des textes, dialoguer avec des clients en ligne : voilà des exemples de tâches aujourd’hui à la portée de machines… même si elles ne les exécutent pas encore toutes à la perfection.
« Explique-moi comment ça marche »
Tenter d'expliquer l'IA et son fonctionnement, c’est s’aventurer sur un terrain où vous risquez de perdre votre interlocuteur. Alors, simplifions un peu.
D’entrée de jeu, ceci doit être compris : pour que les machines se comportent «intelligemment», elles doivent posséder des connaissances. Il faut donc leur en inculquer. Et il existe plusieurs approches pour le faire.
L’approche classique consiste à préprogrammer manuellement une machine. Elle agit alors à l’intérieur de règles définies d’avance. Sauf que, comme le dit l’expert LeCun, il est «virtuellement impossible d’écrire un programme qui fonctionnera de manière robuste dans toutes les situations».
Entre alors en ligne de compte une autre approche en IA: l’apprentissage automatique. En (très) gros, il s’agit d’entraîner les machines à apprendre par elle-même.
Pour faire une image, l’apprentissage automatique, c’est un peu comme enseigner à un bébé. Vous voulez apprendre à un enfant de trois ans à reconnaître un chien? Vous sortez vos livres et lui montrez quelques photos et illustrations de pitous. Il aura vite assimilé ce qui fait un chien. La machine aussi y arrivera, mais à condition d’avoir vu des milliers et des milliers d’images. Pas pour rien qu’on dit que les données massives sont le carburant de l’intelligence artificielle.
Ce n’est pas tout : l’apprentissage automatique fonctionne particulièrement bien quand une machine est dotée d’une série de petits opérateurs qui font des calculs et qui sont capables d’apprentissage en modifiant leurs connexions entre eux. Ces petits opérateurs organisés en couches, on les appelle «réseau de neurones artificiels multicouches», parce qu’ils sont inspirés du cerveau humain. Et quand ils entrent en action, on parle d’apprentissage profond.
À l’heure actuelle, l’apprentissage profond est au cœur des travaux les plus prometteurs en intelligence artificielle. Une autre approche, aussi de la famille de l’apprentissage automatique, suscite bien des espoirs : l’apprentissage par renforcement. Dans ce cas, la machine apprend au fil de nombreux essais et erreurs, étant «récompensée» lorsqu’elle produit la décision attendue.
Après expliquer l'IA, il faut l'appliquer !
Après avoir expliquer l'IA et tout ce qui précède à vos grands-parents, ils devraient, à ce stade-ci, être particulièrement impressionnés (ou endormis, mais ce serait dommage). Concluez donc en beauté en leur énumérant quelques exemples de choses que pourront ou peuvent déjà accomplir les machines grâce à l’IA:
- Analyser des images médicales pour détecter des cancers
- Examiner des vidéos de surveillance pour détecter des actes de violence dans le métro
- Repérer des produits défectueux sur une chaîne de production
- Optimiser la gestion des stocks d’un magasin
- Mener des recherches juridiques et évaluer les chances de succès d’un avocat
- Surveiller et assurer un suivi des cultures agricoles
Normalement, ils devraient maintenant s’exclamer : «Nous sommes au cœur d’une révolution !»
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