Nouvelles compétences : l’intelligence émotionnelle et la flexibilité cognitive
Formatrice Genium360
Le World Economic Forum (WEF), ça vous dit quelque chose? Cet organisme à but non lucratif regroupant les plus grands penseurs de ce monde (hommes et femmes d’affaires, responsables politiques, intellectuels, économistes, journalistes) se positionne sur des enjeux de taille : santé, économie, crises de toutes sortes.
L’intelligence émotionnelle et la flexibilité cognitive gagnent en importance
Tous les 5 ans, le WEF présente une étude prospective intitulée Future of jobs dans laquelle on retrouve, en ordre d’importance, les 10 compétences qui seront les plus cruciales pour les travailleurs dans les années à venir. Cette étude tient compte de l’évolution des milieux professionnels et des grands changements, sur les plans technologique, humain et organisationnel.
En comparant le Top 10 skills de 2015 avec celui de 2020, deux nouvelles compétences font leur apparition. Quelles sont-elles? Eh bien, surprise : il s’agit de : l’intelligence émotionnelle qui fait une entrée remarquée en 6e position ainsi que de la flexibilité cognitive en 10e place.
Entendons-nous ici, les chercheurs ayant participé à cette étude n’ont pas, à priori, de biais favorables envers les « soft skills ». On peut donc en conclure que ces données reposent sur des assises solides et qu’il y a matière à poursuivre notre réflexion.
Pourquoi est-ce essentiel de développer ces nouvelles compétences?
Comment se fait-il que dans un monde de plus en plus axé sur la technologie, l’automatisation et les médias sociaux, les compétences reliées à la gestion de nos émotions et de celles des autres soient aussi importantes? Poser la question, c’est peut-être y répondre.
Excellente nouvelle : on peut s’améliorer!
Un mythe tenace circule à propos des habiletés émotionnelles et relationnelles. Plusieurs personnes pensent qu’il s’agit de compétences innées, une propension naturelle, une grâce infuse. Les recherches sur le sujet démontrent clairement que c’est faux. Ces habiletés émotionnelles peuvent se développer, au même titre que les habiletés techniques. Il suffit de vouloir s’y attarder, et de se mettre à la tâche. Oh, et de savoir de quoi on parle, puisque le terme intelligence émotionnelle peut donner lieu à toutes sortes de dérives et de glissements. Mais de quoi parle-t-on au juste?
Lorsqu’il est question d’intelligence émotionnelle, les études relèvent quatre compétences interreliées :
• la conscience de soi,
• la maîtrise de soi,
• la conscience sociale,
• la gestion des relations.
L’empathie est parfois traitée comme une compétence à part, mais on l’inclut habituellement dans la conscience sociale.
Pour chacune des compétences, il existe des stratégies, éprouvées et validées par des études scientifiques, permettant de développer nos habiletés.
À noter que l’intelligence émotionnelle et l’intelligence relationnelle sont deux concepts similaires. L’intelligence émotionnelle comprend toutefois deux compétences centrées sur la personne elle-même (conscience de soi et maîtrise de soi) alors que l’intelligence relationnelle réfère essentiellement aux interactions avec autrui.
Et dans la vraie vie, quel est l’impact de l’intelligence émotionnelle?
Max, ingénieur récemment promu à un rôle de gestionnaire devra faire appel aux quatre compétences de l’intelligence émotionnelle pour réussir à être efficace dans son nouveau rôle.
Il devra être conscient de son niveau de stress qui a beaucoup augmenté depuis qu’il a accédé à son nouveau poste (conscience de soi). Sachant qu’il a tendance à devenir plus colérique lorsqu’il vit un niveau de stress important, Max devra porter attention à ses réactions face à ses coéquipiers afin d’éviter que son irritabilité n’ait de répercussions négatives sur ses collègues (maîtrise de soi).
Max sera vigilant et observera le comportement verbal et non-verbal de ses collègues afin de détecter comment chacun vit la transition (conscience sociale). Il sait que certains d’entre eux, son ami Sylvain en particulier, vivront la transition avec plus de difficulté que d’autres.
Finalement, Max portera attention à la dynamique de l’équipe, aux interactions entre les collègues, et à tout changement afin d’être prêt à intervenir. Il prépare une stratégie pour aider Nadia et Robert à dénouer le conflit qu’ils vivent depuis quelques mois (gestion des relations), dont l’impact commence d’ailleurs à se faire ressentir chez les autres membres de l’équipe.
Outiller les professionnels afin qu’ils développent leur intelligence émotionnelle
Les techniques reliées au poste occupé seront toujours déterminantes à la réussite. Heureusement, on commence maintenant à comprendre qu’il faut également s’attarder aux composantes émotionnelles et relationnelles, et outiller les professionnels en ce sens.