Bien-être au travail, une quête d’équilibre
Depuis quelques années, la conception du bonheur dans le milieu professionnel génère autant de fantasmes que de « success stories ». Un paradoxe pour certains, une utopie pour d’autres, elle est pourtant une réalité atteignable dans plusieurs entreprises aujourd’hui reconnues comme des organisations influentes et souvent prisées.
Il est néanmoins délicat d’en reproduire la réussite à l’identique car il n’existe pas réellement de modèle déclinable ; ainsi chaque entreprise doit initier un cheminement et une méthode qui lui sont propres pour accomplir un tel dessein.
L’entreprise libérée : un autre regard sur le monde du travail
Pour qu’une entreprise soit productive, il lui faut insuffler l’envie et l’ambition auprès des talents qu’ils l’animent. Pour que le travail soit davantage considéré comme une opportunité plutôt qu’une obligation, le sens que l’on lui donne et naturellement, le terrain que l’on crée pour y parvenir, sont déterminants dans l’organisation du bonheur. En effet, nous parlons ici de culture d’entreprise, qui dans les faits peut se traduire par un cadre et des conditions salariales différents de ce que l’on connaît traditionnellement.
L’entreprise libérée – un concept mis en relief par de nombreuses startups – s’affranchit volontairement des hiérarchies ; on entend fréquemment les notions de management horizontal, ou d’holacratie. Un système finalement où la posture de patron disparaît pour que chaque employé devienne responsable et agisse activement dans les décisions de l’entreprise. Une transparence de l'information est requise, ainsi que l'autonomie des employés et la mise en place de processus collaboratifs. Conscient de la santé financière de son entreprise, chaque employé a donc la possibilité de faire des choix décisifs en toute connaissance de cause comme par exemple fixer le montant de sa rémunération, investir dans une nouvelle stratégie ou encore ou moduler ses congés à sa convenance. Confiance, engagement, liberté et « vivre ensemble » sont donc des valeurs récurrentes et inhérentes à cette dynamique.
La mission du responsable du bonheur ou « Chief Happiness Officer » en entreprise
Le métier de Chief Happiness Officer (CHO), inventé à l’origine par un ingénieur de chez Google, a acquis une certaine notoriété ces dernières années. Pourtant, sa définition est vouée à varier en fonction de l'environnement professionnel. Ayant pour objectif de fédérer une énergie positive au sein des équipes et de renforcer la motivation des employés, le CHO œuvre pour rendre le travail plaisant et encourage toute personne à être heureuse dans ses tâches.
Notons qu’être responsable du bonheur est une fonction avant d’être un métier à part entière. Voilà pourquoi ce sont souvent des employés déjà en exercice qui occupent ce rôle et sont en charge d’instaurer la convivialité et la bienveillance dans leur environnement de travail. C’est notamment le cas de la société Uptoo – société de recrutement de commerciaux – où l’on retrouve un CHO par type de métier en interne ayant pour mission de créer du lien et de la proximité dans une équipe toujours plus grande.
Ces entreprises qui font la promotion du bonheur
Parmi les organisations qui illustrent parfaitement cette démarche, citons l’entreprise californienne Patagonia, réputée tant pour la personnalité de son fondateur Yvon Chouinard, mordu de grimpe et d’alpinisme, que par son engagement dans l’écologie et la décroissance. Patagonia est née d'un rassemblement de passionnés, souhaitant commercialiser des produits fonctionnels et durables. Les employés y profitent de conditions de travail modernes et atypiques, comme la possibilité de s'habiller et de gérer leur planning librement, et de vivre leurs passions sportives à tout moment de la journée. Avec une confiance absolue accordée à ses collaborateurs, Yvon Chouinard prône la philosophie toute particulière du « travailler moins pour travailler mieux ».
Au Québec, l’entreprise Dévicom spécialisée dans les technologies de l’information (TI) a opté pour l’abolissement des postes de direction et du management vertical, pour mettre en place un nouveau système de gouvernance où l’autonomie, l’intelligence collective et le bonheur occupent une place centrale. La propriétaire de la société encourage par ailleurs la créativité et l’expérimentation au sein des équipes, ce qui amène les employés à exprimer leur plein potentiel. Ces derniers ont la liberté de déterminer leurs horaires de travail et disposent de congés quasi illimités dès lors qu’ils maintiennent leurs objectifs.
Dans la même région, fondée par le physiothérapeute Blaise Dubois et basée à Lac-Beauport, l’entreprise La Clinique Du Coureur – organisme de formation continue devenue une référence mondiale dans la prévention des blessures en course à pied – se présente comme une entreprise libérée et s’est fixée comme objectif de bâtir un bonheur collectif comme individuel.
Les employés, pour la plupart actionnaires de la compagnie et tous passionnés d’activité physique, gèrent leur temps de travail, ont carte blanche pour prendre des décisions stratégiques dans leur domaine d’expertise, s’entraînent quotidiennement et voyagent quand ils le souhaitent tout en assurant efficacement la croissance financière de l’entreprise et le succès qu’elle rencontre à l’international. La Clinique Du Coureur est aujourd’hui très présente au Canada, en France et aux États-Unis, et part à la conquête de nouveaux marchés à l’étranger.
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