Emploi en génie : malgré l’incertitude, la demande reste forte
Malgré les secousses provoquées par la pandémie de COVID-19, le marché de l’emploi en génie est toujours aussi dynamique.
Après quelques mois d’instabilité, le recrutement est revenu à la normale, confirme Julie Moisan, directrice des ressources humaines chez Gbi. Et comme avant le début de la pandémie, la demande pour de nouveaux talents est là.
« Le génie-conseil au complet est en pénurie de main-d’œuvre. Tout le monde est à la recherche de talents, de ressources, et ce, de manière intensive. C’est vraiment un marché de chercheurs d’emploi, beaucoup plus que de recruteurs », explique la présidente du comité ressources humaines de l’Association des firmes de génie-conseil – Québec.
Ce retour à la normale est également observé dans plusieurs pans de l’économie québécoise. Selon les plus récentes données de Statistique Canada, le taux de chômage (6,4 %) est à son plus bas depuis le début de la pandémie. Certains secteurs, comme la construction ou la fabrication, ont presque retrouvé le volume d’emplois qui prévalait avant la pandémie.
« Il y a eu un ralentissement [au début de la pandémie], mais on a cligné de l’œil et c’était terminé, observe Julie Moisan à propos de la situation en génie. Tout le monde a continué de recruter dans toutes les firmes. Certains projets ont dû être repensés pour s’arrimer à la réalité, mais la majorité a simplement continué, alors ça prend des ressources pour les terminer. »
Même son de cloche de la part de Michel Huneault, directeur des affaires académiques de l’École de technologie supérieure.
« Il y a de l’emploi. Pour nos finissants, c’est une période intéressante », indique-t-il, précisant en outre que le nombre de stages en entreprise s’est maintenu en dépit de la conjoncture.
« On a été très inquiets pour nos stagiaires pendant quelque temps, mais au final, les effets ont été minimes. »
Recruter en mode virtuel
Dans la dernière Enquête annuelle sur la rémunération en génie au Québec de Genium360, réalisée en 2020, 68 % des répondants indiquaient que leur employeur éprouvait des difficultés à pourvoir certains postes. Dans ce contexte, comment une firme peut-elle se distinguer?
« C’est le nerf de la guerre; c’est très difficile [en ce moment] », concède Julie Moisan.
D’autant plus que le recrutement virtuel, qui s’est désormais imposé comme la norme, ne permet pas aux entreprises de mettre en valeur leurs installations ou leur équipe lors du processus de recrutement.
La gestionnaire conseille ainsi aux professionnels de l’ingénierie en recherche d’emploi de bien profiter de leur position de force. « C’est le temps de bien discuter avec les gestionnaires du recrutement pour s’assurer que les tâches et l’endroit qu’ils vont intégrer leur ressemblent. »
L’arrivée dans une nouvelle entreprise et l’intégration dans une nouvelle équipe de travail risquent cependant d’être plus ardues.
Selon la spécialiste des RH, stagiaires comme professionnels en génie moins expérimentés subissent souvent le plus les contrecoups du télétravail, étant donné l’éloignement de leurs collègues et les problèmes de communication que le travail à distance peut entraîner.
« Toute la circulation d’information dans des espaces à aire ouverte, ça n’existe plus. L’aspect social du travail non plus. Il y a donc un effort supplémentaire qui doit être fait en ce qui concerne la supervision, souligne Julie Moisan. Il faut gérer par échéanciers et par objectifs, et non par présentéisme. Et, surtout, s’assurer que l’information circule efficacement. »
Bien communiquer : c’est là le défi principal de nombreuses entreprises en temps de pandémie.
Pour aller plus loin, consultez le dossier spécial Zoom sur les conditions de travail sur le site de Genium360.