Roger Nicolet : ingénieur, fondateur et politicien
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Roger Nicolet est décédé le 18 janvier 2020 à Austin (Estrie) où il résidait depuis plus de 30 ans. En ce début d'année, la communauté du génie a perdu un de ses pairs, qui a marqué par son action tout son domaine et sa terre d'adoption. Découvrez son histoire grâce à cette brève rétrospective de sa vie.
Roger Nicolet est un ingénieur d’origine belge ayant émigré au Québec suite à ses études à l’École polytechnique fédérale de Zurich, en Suisse [3]. À son arrivée sur les terres québécoises, il prend un poste de chercheur en résistance des matériaux à Polytechnique Montréal, d’où il gradue en 1956.
C’est suite à cela qu’il commence sa carrière chez Brett, Ouellette, Blauer & Associés, ingénieurs conseils en 1957, d’où il prendra son envol vers des projets ayant marqué le génie civil contemporain.
Au front durant l’époque des grands projets
C’est à titre d’ingénieur chargé de projets pour la même firme qu’il va, de 1958 à 1962, travailler sur la construction de l’emblématique Place-Ville-Marie [1]. Celle-ci est en effet le premier gratte-ciel de son genre, à l’époque.
Il va continuer sa jeune carrière en coordonnant pour la Société d'ingénieurs conseils de Boucherville, en 1963, l’étude puis le début de la construction du pont-tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine, un autre symbole fort du Québec contemporain.
Il lancera à peine un an plus tard, fort de son expérience, sa propre firme : Nicolet & Associés. Vont alors s’enchaîner toute une série de grands projets tels que la Place Bonaventure, la Tour du CN à Toronto ou encore la pyramide du Musée du Louvre, à Paris.
Une forte implication dans la vie politique
Suite à son début de carrière fructueux en ingénierie civil, M. Nicolet va se lancer à pieds joints dans la vie publique. D’abord maire d’Austin à partir de 1979 [2], il va aussi devenir président de l'Union des municipalités régionales de comté et des municipalités locales à partir de 1985, rôles qu’il occupera jusqu’en 1994. Il fut aussi, en parallèle, président du conseil d'administration de l'Université de Sherbrooke entre 1995 et 1997.
L’une de ses contributions les plus connues restera cependant sa participation à de nombreuses commissions. En effet, de 1990 à 2007, il sera parfois membre, parfois président de 5 commissions au total. Il sera même, de 1997 à 2002, président de l’Ordre des Ingénieurs du Québec (OIQ) [4]. Ses nombreuses implications lui vaudront d’être nommé officier de l’Ordre national du Québec en 1998.
La fondation d’un organisme bien connu
Une dernière aventure de l’ingénieur belge reste à souligner, celle de la corporation SERVIQ, qui a alors comme premier but : « De mettre à la disposition des membres de l’Ordre des ingénieurs du Québec, de tout membre de la section étudiante et de toute autre personne déterminée de temps à autre par le conseil d’administration, différents régimes d’assurance […] »
Si cela vous dit quelque chose, c’est parce que l’organisme, fondé le 2 mars 2001 par M. Nicolet et 3 de ses collègues [5], allait plus tard devenir le Réseau des ingénieurs du Québec en 2006 et, en 2017, Genium360. Aujourd’hui, Genium360 compte plus de 96 000 membres tout en offrant un large éventail de produits et de services comme des régimes d’assurance adaptés aux besoins des diplômés en génie.
[1] http://oiq.qc.ca/Documents/plan/Plan_Mars_Avril_2020_web_v4.pdf
[3] https://www.ordre-national.gouv.qc.ca/membres/membre.asp?id=131
[5] Lettres patentes
Photo de couverture via LaPresse.ca