Trois moyens pour stimuler l’innovation en génie
Par Vanessa Fontaine - 37e AVENUELe physicien et mathématicien anglais Isaac Newton aurait eu la sienne grâce à une pomme, mais les bonnes idées ne tombent habituellement pas du ciel. L’innovation, ça s’apprend!
Non. Pas d’éclairs de génie. Pas d’« eurêka! » La plupart du temps, l’innovation est le fruit d’un processus que tout le monde peut adopter. Cultiver les idées neuves est un choix, comme l’explique Michel Landry, conseiller stratégique en innovation et président du cabinet-conseil L.Tech Solution.
« On croit qu’il faut attendre l’idée du siècle. C’est faux ! On ne fait pas de l’innovation, on est innovant. Développer une culture innovante est plus important que développer un produit miracle avec un groupe d’élite, qui va peut-être fonctionner une fois, mais pas à long terme », résume le formateur pour Genium360.
Voici trois moyens pour vous aider à y parvenir.
Innover en créant un environnement positif
On s’imagine que les grandes idées naissent le plus souvent d’une start-up lancée dans un dortoir universitaire, voire dans un garage de la Silicon Valley, mais ce n’est pas toujours le cas.
Comme l’a démontré l’expert en innovation Kaihan Krippendorff dans son livre Driving innovation from within (traduction libre : Promouvoir l’innovation de l’intérieur), plus de 70 % des grandes innovations transformatrices des dernières années ont été conçues par les employés travaillant déjà au sein d’une entreprise.
Pour cette raison, Michel Landry suggère de laisser plus de latitude aux employés. « Il faut qu’ils aient la liberté de prendre de l’initiative et de se tromper, résume-t-il. Lorsqu’il est question d’innovation, il faut essayer des choses pour trouver la bonne réponse. Si ça ne marche pas, on revient sur nos pas et on recommence, tout simplement. »
Innover en transformant la culture organisationnelle
« Je considère que la culture est le premier élément à changer au sein d’une organisation si on veut être innovant. C’est primordial », estime Michel Landry.
Selon lui, une entreprise ne peut devenir plus innovante que si elle a la ferme volonté de changer et la conviction que c’est possible. « Il faut vraiment y croire ! Il faut que les personnes responsables des décisions soient convaincues de la nécessité de se réinventer. On ne parle pas d’optimisation. On parle d’une transformation totale », dit-il.
L’expert-conseil précise : « C’est un projet qui a un début, mais qui n’a pas de fin. Ça commence par une volonté de changer notre façon d’être et notre façon de se comporter en interne. Il faut que tout le monde soit impliqué, en commençant par le commandant du bateau, qui montre l’exemple. »
Innover en décloisonnant les services
Quand les cloisons entre les services sont trop étanches, personne ne sait ce qui se passe ailleurs… et personne ne s’y intéresse. En mettant fin au vase clos, par exemple, en invitant les employés d’un service à la réunion d’une autre division, on crée un flux d’idées.
« Ça provoque le hasard et ça permet de voir les choses de manière différente. Ça soulève des questions qu’on ne se pose pas si on reste toujours dans le même univers », fait valoir le stratège d’affaires.
Résultat? « Lorsqu’on mélange les talents, on provoque l’innovation. Quelqu’un va finir par arriver avec des idées du champ gauche. C’est ce qu’on veut », insiste-t-il.
Attention! avertit toutefois Michel Landry. Il ne faut pas attendre que l’entreprise aille mal avant d’essayer de devenir plus innovant. « Ça ne fonctionnera pas si on le fait par obligation, et pas par conviction. C’est comme si j’essayais d’apprendre à nager à quelqu’un qui se noie. Il est trop tard. »
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