Entreprendre en région : l’expertise comme matière première

Diplômé de Polytechnique en 1995, Patrice Côté est le fondateur de Dynamic Concept, une entreprise experte dans le développement et l'approvisionnement en équipements technologiques de coulée et de transformation d'aluminium. Après avoir oeuvré en génie-conseil et dans l'industrie de l'aluminium, il a saisi l'opportunité de créer sa propre entreprise dans sa région natale, le Saguenay–Lac-Saint-Jean. Peu de temps après sa création, Jean-François Desmeules s'est joint comme associé, et aujourd’hui, l’entreprise qui exporte surtout ses produits en Europe, aux États-Unis, en Amérique Centrale, en Amérique du Sud et au Moyen-Orient, a le vent dans les voiles. Outre la qualité de vie et la proximité de la nature que lui offre le Saguenay, le Réseau des ingénieurs a voulu savoir ce qui l'avait mené à démarrer son entreprise en région.  

Dans quel contexte avez-vous créé votre entreprise et quelles sont ses principales activités ?

Dynamic Concept a été fondée en 2004. À ses débuts, l'entreprise offrait un service d'ingénierie spécialisé en coulée et première transformation d'aluminium. Dès le départ, nous avons su identifier les occasions et les besoins du marché, et utiliser les leviers de développement de notre région. L'industrie de l'aluminium est une véritable force au Saguenay Lac-Saint-Jean. On y retrouve un concentré d'expertise et de main-d'oeuvre spécialisée, des usines, des centres de recherche et de multiples organismes oeuvrant dans le secteur avec lesquels nous créons des synergies, et c’est grâce à cet accès au savoir que nous pouvons innover et nous démarquer dans notre industrie.

Dès 2007, la conception et la fabrication d'équipements de procédé en coulée et première mise en forme de l'aluminium se sont ajoutées à notre offre, ce qui nous a permis d'offrir des solutions clé en main à nos clients. L'approvisionnement en équipements et technologie occupe aujourd'hui une part importante et croissante de l'entreprise.  Deux projets d'agrandissement des bureaux et des ateliers de fabrication et assemblage ont été réalisés en 2013 et 2015 afin de répondre à la demande croissante pour les produits et services de l'entreprise. Un plan de commercialisation international a d'ailleurs été mis en place dès le début. Aujourd'hui, notre carnet de commandes est bien rempli et les exportations représentent de 60 à 70 % du chiffre d'affaires de l'entreprise. De plus, d'importants investissements annuels en recherche et développement nous permettent de mettre au point plusieurs technologies distinctives.

Comment voyez-vous le rôle des entrepreneurs, et plus spécifiquement, de votre entreprise dans le développement économique de votre région?

Les entrepreneurs jouent un rôle clé dans le développement régional. Ils permettent d'appuyer la grande entreprise et assurent une diversification qui protège, en partie, des fluctuations de l'économie. Notre entreprise est basée sur des avantages propres à notre région, soit l'expertise dans la production et la transformation de l'aluminium. Le Saguenay–Lac-Saint-Jean possède des avantages stratégiques évidents quand on développe des produits technologiques liés au métal gris. À partir de cette expertise, et avec la collaboration de l'industrie, des centres de recherche et autres acteurs du secteur, nous avons développé une niche distinctive et de nouvelles technologies à valeur ajoutée qui répondent aux besoins de nos clients.

Quels sont les principaux défis?

Un des principaux défis est de minimiser l'impact de l'éloignement des clients qui se retrouvent dans d'autres pays et continents, une réalité qui amène nos employés à voyager régulièrement.

Quels conseils auriez-vous à donner à un ingénieur qui souhaite se lancer en affaires en région?

Premièrement, il faut identifier clairement les avantages, désavantages, les forces concurrentielles régionales et savoir en tirer profit. Ensuite, on doit identifier les secteurs porteurs au niveau de l'expertise et des réseaux. Dans notre cas, le fait de miser sur des produits technologiques à haute valeur ajoutée réduit de façon importante l'impact de l'éloignement de certains marchés. Par ailleurs, il faut savoir tirer profit de l'expertise et des différents acteurs d’une industrie présents dans une région donnée. Et surtout, je conseillerais ne pas avoir peur de développer à l'extérieur de nos frontières. Comme Québécois, nous sommes tout aussi compétents, sinon meilleurs, que n'importe qui dans le monde!

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