Bien-être au travail : du sur-mesure plutôt que du mur-à-mur

Plus qu’un simple gagne-pain, un emploi est source de valorisation personnelle pour les travailleurs et les travailleuses. Ce faisant, les gestionnaires peuvent miser sur plusieurs initiatives pour favoriser au sein de leurs équipes un sentiment de satisfaction au travail.

« Le travailleur fait un lien émotif entre sa valeur personnelle, sa contribution et la reconnaissance qu’il reçoit de son employeur, relève Laurie-Anne Foucault, CRHA, directrice de l’innovation ressources humaines pour Humania. Ça passe à la fois par le nombre de zéros du salaire et par des mesures qui lui permettent de s’épanouir dans son milieu de travail. »

Pour 66 % des personnes qui ont participé à la plus récente enquête sur la rémunération des professionnels en génie du Québec de Genium360, un salaire concurrentiel demeure la mesure qui favorise le plus leur bien-être.

Plus d’un travailleur ou travailleuse sur deux (54 %) recherche par ailleurs une quantité avantageuse de vacances et de jours de congé. La flexibilité des horaires, le télétravail, tout autant que la formation, le développement des compétences et les possibilités d’avancement au sein de l’organisation comptent aussi parmi les mesures les plus prisées de la main-d’œuvre en génie.

« Le salaire est encore le nerf de la guerre, reconnaît Geneviève Provencher, fondatrice de Flow, une plate-forme en ligne qui rassemble les employeurs du Québec proposant des conditions de travail flexibles. Mais le marché du travail s’est transformé, et avec la pénurie de main-d’œuvre, les travailleurs ont le gros bout du bâton. Non seulement le salaire, mais aussi la flexibilité sont des outils de négociation incontournables. »

Faire confiance à son personnel

Selon un sondage mené par Concilivi, 90 % des personnes occupant un poste indiquent qu’une meilleure conciliation travail-vie personnelle (CTVP) est primordiale pour demeurer en poste, ou pour accepter un emploi ailleurs.

La gestion par résultats plutôt que la supervision de la présence au travail fait partie de la solution, estime Yarledis Coneo, CRHA, responsable du centre d’expertise famille-travail de Concilivi. « Certains gestionnaires pensent qu’assiduité égale productivité, mais ce n’est pas nécessairement le cas », souligne-t-elle.

« Les travailleurs veulent être traités comme les adultes responsables et autonomes qu’ils sont, renchérit Laurie-Anne Foucault. Ils s’attendent à ce que leur patron précise ses objectifs et ses attentes, mais qu’il leur laisse la liberté de choisir le chemin et les moyens pour les atteindre. »

Pour que tout le monde y trouve son compte

Le télétravail, même à l’étranger, l’échange de quarts de travail, davantage de congés personnels payés, la semaine de travail condensée sur quatre ou même trois jours, un horaire variable, un service de garde en milieu de travail : tout est sur la table.

« Dans certains cas, pour faciliter la CTVP, explique Yarledis Coneo, on pourrait penser à proposer un service de traiteur sur place ou faire un partenariat avec une entreprise de prêt-à-manger, faire le changement des pneus sur le lieu de travail ou encore offrir la visite d’une infirmière pour des consultations médicales. »

Selon le Rapport du marché de l’emploi 2022-2023 de Genium360, plus de 8 employeurs sur 10 (82 %) avaient implanté des horaires flexibles, 77 % permettaient le télétravail et 73 % avaient mis en place des mesures de CTVP.

D’autres avantages sociaux (64 %), la formation et le développement des compétences (62 %), les activités sociales (55 %), un nombre attrayant de jours de vacances et de congé de même que des initiatives de santé et de bien-être en milieu de travail (tous deux à 53 %) font partie des autres mesures mises de l’avant par les gestionnaires pour retenir les membres de leur personnel.

Toutes les mesures ne conviendront pas à toutes les organisations, précise toutefois Geneviève Provencher. « Si on pense à des entreprises qui ont une division administrative et une division industrielle, la réalité des travailleurs ne sera pas la même, et donc les mesures de bien-être devront être différentes, mais équitables. Pourvu que tout le monde y trouve son compte. »

Consulter, confirmer, profiter

C’est pourquoi la consultation des travailleurs et travailleuses est incontournable, de même qu’une rétroaction pour confirmer que les mesures retenues sont adéquates.

« La flexibilité, ça ne veut pas toujours dire investir beaucoup d’argent ou éliminer des règles : c’est plutôt de s’assurer que les mesures retenues répondent réellement à des besoins exprimés, indique Laurie-Anne Foucault. Le gestionnaire ne doit pas présumer qu’il les connaît. La communication est la clé. »

Les entreprises qui ont fait le saut ne semblent pas l’avoir regretté. Selon un sondage évolutif implanté depuis 2018 par Concilivi dans 1000 entreprises de toutes tailles, les employeurs ont remarqué une plus grande fidélisation de leur personnel et un impact positif sur la productivité et sur le climat de travail.

Autant de bonnes raisons d’ajouter la flexibilité à la liste des valeurs de l’entreprise !

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Pour obtenir le Rapport d’enquête sur la rémunération et rapport du marché de l’emploi 2022-2023, cliquez ici !