4 métiers du génie numérique à surveiller
Le rôle de l’ingénieur est bouleversé : l’industrie se métamorphose et de nouvelles spécialités de l’ingénierie émergent ou se développent. Afin de les démystifier, Genium360 a préparé un survol de quatre domaines à surveiller : l’infonuagique, la robotique, la mécatronique, ainsi que le développement logiciel, quatre métiers en apparence distincts dont les frontières s’entrecroisent. Encore à l’écart des cercles traditionnels, ces métiers du génie numérique sont pourtant en réelle croissance à l’heure actuelle.
Ingénieur infonuagique
L’infonuagique ou l’information en nuage (cloud computing en anglais) est un terme pour désigner une solution de stockage à distance; ce sont des serveurs qui donnent accès à des données à distance par Internet. Solution peu couteuse, flexible et facile d’utilisation, de nombreuses entreprises délocalisent leurs infrastructures informatiques dans le nuage. Les ingénieurs sont donc appelés à concevoir, mettre en œuvre et gérer l’infrastructure réseau et les serveurs sur le nuage de l’entreprise. Ce profil d’ingénieur est issu des programmes de génie informatique ou de génie logiciel.
L’infonuagique comporte toutefois des enjeux de sécurité, d’espace et de consommation d’énergie qui présentent de défis colossaux pour la relève dans ce secteur d’activité. Monsieur Pierre Rivet occupe le poste de directeur du service des relations avec l’industrie à l’École de technologie supérieure (ÉTS). Il soulève qu’avec l’augmentation exponentielle de l’information générée, les infrastructures infonuagiques devront s’adapter rapidement pour suivre la cadence.
De son côté, Mohamed Cheriet, professeur en génie de la production automatisée et titulaire de la chaire de recherche Eco-Cloud, affiliée à l’ÉTS, indique que « 80 % de la consommation de l’énergie dans l’univers des technologies de l’information servent à alimenter et refroidir les serveurs de données à l’échelle mondiale ». Les nuages, tout comme les industries, consomment beaucoup d’énergie et des solutions plus vertes méritent d’être déployées. Eco-Cloud travaille d’ailleurs en ce sens, c’est-à-dire à favoriser l’utilisation de l’énergie renouvelable en informatique.
Ingénieur robotique et mécatronique
« Les emplois en génie robotique et en génie mécatronique sont en croissance », soutien d’emblée Frédéric Gagnon, directeur, Ingénierie et Opérations chez Merkur. Monsieur Gagnon affirme que ces deux profils d’ingénieurs représentent un pourcentage considérable de son équipe chez Merkur, une firme de génie-conseil. L’ingénieur en robotique et l’ingénieur mécatronique sont deux métiers à la fois différents, mais interconnectés. Ces deux emplois ont pour mission de connecter les machines entre elles et de les rendre intelligentes.
Comme son nom l’indique, l’ingénieur en robotique travaille sur les robots. Chez Merkur, par exemple, l’ingénieur de ce profil crée et manie des bras automatisés, de même que des pièces industrielles. Les robots conçus doivent effectuer une ou plusieurs tâches ; le volet programmation est ainsi prédominant dans cet emploi. L’ingénieur mécatronique travaille quant à lui avec le matériel (hardware en anglais). Il développe le « cerveau » des robots et les connecte entre eux. Ces deux types de professionnels travaillent donc étroitement. Ce sont, bien souvent, des ingénieurs électriques avec une spécialisation en automatisation ou en robotique.
Ingénieur en logiciel
Brièvement, le métier d’ingénieur logiciel consiste à concevoir des logiciels, tout en répondant aux besoins des utilisateurs. Différents langages de programmation sont utilisés par ces maitres de la technologie. Dans les usines intelligentes, par exemple, de nombreux logiciels sont créés pour optimiser et augmenter la productivité. L’usine intelligente s’appuie sur les données disponibles par l’entreprise, afin d’interconnecter les équipements et les systèmes.
Bien que le génie logiciel soit un secteur très demandé selon Pierre Rivet, ce dernier affirme qu’il y a « une pénurie d’ingénieurs dans ce milieu ». L’industrie s’arrache les finissants des trop petites cohortes universitaires.
Bref, ces quatre domaines représentent quelques exemples parmi toutes les sphères qui émergent et se développent en génie numérique. De leur côté, les universités s’adaptent à ce marché en transformation. Le nouveau programme de l’Université de Sherbrooke en génie robotique est d’ailleurs un bon exemple.