Un génie qui dépasse les frontières de l’intelligence artificielle

Dans le domaine de l’ingénierie, nous sommes tous des génies, mais certains ont réussi à s’élever à un tel niveau qu’ils deviennent génies parmi les génies! C’est le cas de notre invité d’aujourd’hui, Vincent Boucher, Président fondateur de Montréal.AI et de Québec.AI qui nous entretient sur l’émergence de l’intelligence artificielle (IA) au Québec, des questions éthiques et des façons dont le monde du génie peut s’y adapter.

Tout d’abord, un mot sur le parcours extraordinaire de M. Boucher. En 1996, il complète un baccalauréat en physique théorique suivi d’une première maîtrise en analyse des politiques publiques, en moins d’un an chacun. Il obtient ensuite une maîtrise en génie aérospatial, le tout juste à temps pour le passage au nouveau millénaire.

Trois ans plus tard, il fonde Montréal.AI et Québec.AI, deux conglomérats en intelligence artificielle, afin de placer le Québec sur l’avant-scène de l’industrie. Monsieur Boucher souhaite faire du Québec un leader mondial en intelligence artificielle d’ici 2030 et il invite les ingénieurs à faire partie de cet élan. Il est également l’un des plus grands influenceurs d’envergure internationale en IA sur les réseaux sociaux.

Comment l’IA va transformer le monde du génie tel qu’on le connaît?

L’intelligence artificielle sera au 21e siècle ce que l’électricité fut pour le 20e, elle transformera tout sur son passage. Pour le génie, cette dernière fera « accélérer la discipline à vitesse grand V et lui permettra de se réaliser pleinement », s’enthousiasme M. Boucher.  « L’IA est là pour aider les ingénieurs en automatisant des tâches pour leur permettre ainsi de se consacrer à des aspects plus fondamentaux de leur travail. »

Elle peut aussi proposer des solutions novatrices. Avec l’entraînement d’agents intelligents autonomes (AIA) par l’apprentissage par renforcement, on peut atteindre des résultats dans le monde réel tels que contrôler un bras robotisé équipé de senseurs dans une chaîne d’approvisionnement ou même effectuer des chirurgies nécessitant une minutie parfaite. « Dans un environnement comme l’OpenAI Gym, on peut simuler pratiquement n’importe quoi : des matériaux, de l’énergie, les impacts des intempéries sur les structures et y déployer des agents et ce, sans aucun dégât […] Ces mêmes agents, si on leur donne suffisamment de puissance informatique, transcendent les capacités cognitives de l’Homme. Les possibilités sont nombreuses! », complète M. Boucher.

Comment s’y adapter?

Le meilleur conseil que donne M. Boucher à tout jeune génie désirant se lancer en IA est de compléter sa formation en ingénierie et d’ensuite y incorporer une spécialisation en IA. Tel qu’écrit plus haut, l’IA transformera tous les domaines et la meilleure façon de s’y adapter est de bien connaître son secteur et d’apprendre ensuite la façon d’y déployer l’IA par une formation complémentaire.

Ce conseil s’applique aussi à tout ingénieur aguerri qui craindrait d’être dépassé par l’arrivée de l’IA. Nul besoin de reprendre du début, une formation et le tour est joué! Montréal.AI propose une formation sur mesure à ce sujet pour les entreprises et les particuliers.

Et l’éthique dans tout ça?

« Nous sommes arrivés à une étape historique de transformation majeure pour la société et pour les industries. Ce sera une révolution du monde du travail conjugué avec l’épanouissement des capacités humaines. Pour que ce soit bénéfique pour tous, il faut que l’IA soit en harmonie avec les principes éthiques et les valeurs définies par l’humanité et qu’elle partage ces principes et valeurs. »

Plusieurs avenues et cadres existent déjà pour y arriver dont l’apprentissage des préférences humaines, les principes d’Asilomar, le Partenariat mondial pour l’intelligence artificielle (PMIA) et localement, le Centre d’expertise international de Montréal pour l’avancement de l’intelligence artificielle (CEIMIA) qui pavent la voie vers une IA bénéfique à l’humanité. « Depuis des millénaires, on « code » la population à l’aide d’un code de loi. C’est la même chose pour les agents, on les code pour qu’ils respectent certaines lois », explique M. Boucher empruntant une comparaison faite par Yann Lecun.

La machine est en route

« L’intelligence artificielle est une alliée pour l’humanité qui apportera beaucoup de valeur à l’Homme et qui remettra en question les inégalités, les modèles économiques actuels et la façon de travailler », conclut M. Boucher.

Les domaines du génie tiendront un rôle prépondérant dans l’application de cette nouvelle technologie au monde réel et ceux-ci se doivent d’y être bien préparés. Le train est déjà lancé, ne le manquez pas!

 

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