La passion et le génie, un alliage gagnant!

En exploitation depuis à peine quatre ans, la jeune pousse Ferreol Skis est en voie d’atteindre les plus hauts sommets de son industrie grâce au caractère innovateur de ses trois fondateurs. Entrevue.

Génie entrepreneurial : nouvel alliage d’aluminium québécois

Étienne Boucher, Félix Lapointe, Jonathan Audet se sont rencontrés lors de leurs études en génie mécanique à l’Université Laval. « On a réalisé qu’on avait des forces et des faiblesses complémentaires, en plus d’avoir des ambitions et des intérêts communs pour le ski, le génie et l’entrepreneuriat », relate Jonathan Audet. Il n’en fallait pas plus pour que le trio, soutenu par des mentors, se lance en affaires. Ferreol Skis était née.

Ayant travaillé pendant huit ans dans une boutique de ski, où il a été tour à tour vendeur, technicien, puis gérant du service chargé des commandes auprès des manufacturiers, Jonathan Audet connaît l’industrie comme le fond de sa poche. « On peut dire que c’est une étude de marché qui a duré huit ans! » lance-t-il à la blague. Ce faisant, le jeune entrepreneur a pu déceler « deux angles morts » de l’industrie du ski qui ont servi de boussole à Ferreol Skis.

Des skis pour le Québec

D’abord, la plupart des modèles de skis sont conçus pour les Alpes et les Rocheuses et ne sont pas adaptés aux conditions québécoises. « Ici, la neige est mouillée, il y a de la glace, de la neige ventée, les montagnes sont moins à pic : tout ça fait en sorte qu’il y a une demande pour des skis plus agiles », explique Jonathan Audet.

Ensuite, l’industrie du ski était relativement peu écoresponsable, avec beaucoup de pertes lorsque l’équipement arrive en fin de vie. Pour diminuer l’empreinte écologique de leurs produits, les dirigeants de Ferreol Skis ont opté pour des fibres naturelles et des matériaux locaux.

« On a lancé un nouveau modèle à base de fibres de lin, qui nous a permis de réduire de 30 % l’empreinte carbone de nos skis par rapport aux autres modèles », indique Jonathan Audet.

Mais pour les trois entrepreneurs, il était possible d’aller encore plus loin, c’est pourquoi, en collaboration avec l’Université de Sherbrooke, Ferreol Skis a lancé un projet de recherche pour valoriser et maximiser la quantité d’aluminium québécois dans les skis, rendant l’équipement plus facile à recycler et à revaloriser.

Le Scalium, un alliage d’aluminium et de scandium résistant

Un autre partenariat, cette fois avec le Centre de métallurgie du Québec et Rio Tinto, a permis la mise au point d’un alliage d’aluminium et de scandium, baptisé « Scalium », qui fait partie des plus résistants du monde et pour lequel une demande de brevet a été déposée ce printemps.

« On savait qu’on tenait quelque chose d’intéressant! » lance Jonathan Audet à propos du Scalium.

Avec sa découverte, Ferreol Skis, et sa petite sœur Ferreol Technologies, est en voie de révolutionner l’industrie du ski.

Déjà, au terme d’une fructueuse tournée européenne, les plus grands manufacturiers ont signé des lettres d’intention pour fabriquer certaines gammes de leurs produits avec cet alliage, qui pourrait aussi être utilisé, dans un avenir rapproché, dans d’autres équipements sportifs, dans l’industrie automobile et même dans le secteur aérospatial.

Pas mal pour une PME qui ne compte que six employé·e·s, mais qui sera amenée à grandir de façon exponentielle d’ici quelques années!

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