Pas de deeptech sans génie(s)

Le génie est au cœur de la deeptech. La course mondiale aux hautes technologies innovantes est ouverte, et le Québec y participe pleinement, selon le directeur de l’incubateur Centech ÉTS, Richard Chénier.

La deeptech (technologie disruptive) englobe les produits innovants issus des sciences et du génie en rupture avec les générations de produits antérieures d’un même secteur. Un exemple clair reste évidemment celui de l’arrivée du CD, qui, dans l’industrie de la musique, a supplanté le disque vinyle.

« Les technologies disruptives modifiant les règles du marché ont toujours existé, explique Richard Chénier, comme l’invention de l’imprimerie à l’époque. Ce qui a changé aujourd’hui, c’est le rythme des changements parce que les technologies sont plus avancées et accessibles. Les connaissances et l’ingénierie permettent de développer de nouvelles approches plus rapidement. »

La deeptech touche à tous les secteurs du génie, surtout de pointe. Au centre de ces initiatives : les professionnels et professionnelles du génie.

« L’ingénieur en technologie de rupture est quasiment un incontournable, souligne le directeur. L’ingénierie est partout, même dans le domaine médical. C’est très rare de voir une entreprise technologique qui n’est pas soutenue par le génie. »

« La deeptech est devenue une course mondiale, poursuit-il, c’est à savoir qui développera la technologie qui marquera un moment décisif dans son secteur. Le gros atout de Montréal et du Québec, c’est qu’on y fait énormément de recherche de qualité en sciences et en génie. On fait partie des meilleurs dans le monde », insiste Richard Chénier.

Parts de marché

Les technologies disruptives ont plus à voir avec les parts de marché qu’avec l’accumulation de brevets d’une jeune pousse. L’exemple de BlackBerry vient en tête. L’entreprise canadienne a rendu les armes même si, au départ, elle possédait la propriété intellectuelle sur l’appareil.

« Sa vision ne portait pas suffisamment sur le produit et l’usager. Il importe d’acquérir rapidement des parts de marché pour que le produit devienne la référence dans son secteur. Il ne faut pas juste penser à ce que le produit peut faire, mais s’assurer que l’usager a du plaisir à l’utiliser », précise Richard Chénier.

Le centre qu’il dirige, Centech, propulsé par l’École de technologie supérieure (ÉTS) depuis 1996, est ouvert à tous les entrepreneurs et entrepreneures souhaitant développer de nouveaux produits technologiques. L’organisme est présent à toutes les étapes de l’innovation.

« On est un incubateur deeptech appuyant des produits développés avec la science et le génie qui ont des potentiels commerciaux. Le but est de convertir les avancées scientifiques et technologiques en parts de marché dans les segments où les forces du Québec sont reconnues. »

Centech s’adresse à deux types de clientèles – étudiante et professionnelle –, et son incubateur œuvre dans cinq domaines : technologies de la santé, robotique et intelligence artificielle, transport et logistique, énergie et environnement ainsi qu’électronique et communications.

« On va de la conceptualisation jusqu’à la commercialisation des produits des start-ups dans un cycle visé de deux à trois ans. Notre philosophie, c’est de mettre ensemble un maximum d’acteurs de différents horizons dans le but d’accélérer le processus d’innovation pour que le Québec gagne du temps et demeure parmi les chefs de file avec une économie qui se porte bien. »

 

Photo de couverture: iStock

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