Un ingénieur à la tête d’une nouvelle minière : du génie québécois à l’international

Être ingénieur et se lancer en affaires : pourquoi pas? C’est ce qu’a fait Ugo Landry-Tolszczuk en prenant la position de président et chef de l’exploitation de l’entreprise SRG Graphite, une entreprise minière ayant des opérations en Afrique de l’Ouest.

Ugo Landry-Tolszczuk est un ingénieur dont le parcours démontre l’importance d’une bonne pensée critique et stratégique l’ayant mené vers l’entrepreneuriat.

Plus jeune, il s’intéressait aux ordinateurs, mais n’aimait pas beaucoup l’école. Cependant, il était hors de question qu’il ne poursuive pas des études universitaires. «Ma mère m’avait dit que je devais devenir médecin, dentiste ou ingénieur. Ça ne me laissait pas beaucoup de choix!» dit-il, avec humour.

Optant pour un programme d’études coopératif, il fait son baccalauréat en génie informatique à l’université de Waterloo puis, à la suite de ses études en Ontario, revient au Québec travailler pour l’entreprise Distech Controls.

En septembre 2010, Ugo Landry-Tolszczuk se joint à l’entreprise Windiga Énergie, un promoteur canadien de centrales d’énergie renouvelable ayant comme marché cible l’Afrique de l’Ouest, où il occupera le poste de directeur des opérations pendant presque 8 ans.

Ainsi, cela fait un peu plus de 8 années que Ugo Landry-Tolszczuk contribue à la croissance d’entreprises en Afrique de l’Ouest.

Une nouvelle entreprise minière

Cette expérience en gestion et en ingénierie l’amène, en février 2018, à se lancer en affaires et à prendre la position de président et chef de l’exploitation de l’entreprise SRG Graphite, une société minière cotée en bourse issue de la scission de Sama Resources.

SRG Graphite développe deux gisements en Guinée : l’un de graphite, l’autre de nickel-cobalt.

Le projet de graphite est présentement en études de faisabilité. Ces dernières devraient être terminées d’ici la fin de l’année 2018 alors que la construction de la mine comme telle devrait débuter quant à elle l’année prochaine pour se terminer d’ici la fin 2020.

À ce jour, l’entreprise compte 8 employés au Québec et environ 40 en Afrique.

En ce qui concerne les rondes de financement, la première a permis à l’entreprise de récolter 4 millions de $ alors que la deuxième a renchéri le financement de 11.2 millions de $. Une troisième ronde de financement est prévue l’an prochain afin d’aller chercher 130 millions de $ supplémentaires pour la construction de la mine de graphite.

Le secteur minier en Afrique : une opportunité pour le Québec!

Un élément important du succès des entreprises québécoises qui font affaire en Afrique, croit-il, est aussi un pilier de notre identité : le français. «Le fait d’être francophone nous aide énormément. Il y a plusieurs entreprises québécoises établies en Afrique de l’Ouest depuis fort longtemps, et elles collaborent entre elles parfois.»

En ce qui concerne la question de l’espace économique francophone, Ugo Landry-Tolszczuk est sans ambages : «On voit les fruits de tout cela au quotidien.»

La bonne nouvelle pour les entreprises québécoises est que cet espace économique a le potentiel de grandir énormément au cours des prochaines années.

Alors que l’on « compte [présentement] 274 millions [de francophones] répartis dans 84 États et gouvernements à travers le monde (…) ce sont 700 millions de personnes qui parleront le français en 2050, dont 85% se trouveront en Afrique. » Cette croissance du nombre de locuteurs de la langue française positionnera avantageusement le Québec qui pourra tirer profit de sa langue officielle, à condition qu’il entretienne et continue de tisser ses liens économiques avec l’Afrique francophone.

Être ingénieur et entrepreneur

Ugo Landry-Tolszczuk croit également qu’être un professionnel en sciences appliquées aide au fait d’avoir accès à des opportunités d’entrepreneuriat, à condition d’être prêt lorsque les opportunités arrivent.

«Avoir une base technique et une profession comme celle d’ingénieur aide à comprendre les processus de l’entreprise sous toutes ses facettes», souligne-t-il.

Et c’est cette base technique qu’il faut solidifier, selon lui, afin de se préparer aux éventuelles opportunités d’affaires. Autrement, on laisse passer le train, et ça peut parfois faire mal au cœur. «Je n’aurais pas voulu être celui qui n’a pas embarqué si le projet [de SRG Graphite] fonctionne, dans quelques années.»

Il met toutefois en garde celles et ceux qui seraient tenté(e)s de se lancer en affaires sans un minimum de précautions. «Être entrepreneur, ça prend plus d’argent et ça prend plus de temps que ce que les gens pensent. Il faut être résilient.»

Également, entreprendre revêt un risque de carrière plus qu’autre chose, même plus que financier, souligne-t-il. « Si jamais ça ne fonctionne pas, qu’est-ce que tu mets sur ton CV quand tu as passé plusieurs années à essayer de faire fonctionner un projet qui n’a pas abouti?»

Du génie québécois à l’international

Chose certaine, ces mises en garde n’ont pas empêché Ugo Landry-Tolszczuk de se lancer, lui qui est déterminé à faire de sa nouvelle entreprise un succès économique. «On se concentre à développer et opérer les projets que l’on a»

Espérons que l’entreprise obtienne le succès qu’elle recherche. Cela pourrait inspirer d’autres Québécois à faire affaire en Afrique de l’Ouest, et ainsi contribuer au développement économique québécois et international.

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