Le rôle du génie dans les infrastructures de santé

Les ingénieurs interviennent à toutes les étapes de conception et de construction des infrastructures de santé, et leur rôle est bien plus important qu’on le croit dans les phases conceptuelles, au début des projets. Démonstration avec Richard Fecteau, vice-président principal, Énergie, ressources et industrie chez WSP Canada, qui, avec son équipe, s’affaire depuis plusieurs mois à faire sortir de terre une grosse usine pharmaceutique biotechnologique à Laval.

En plus de mettre en service des technologies médicales complexes et de concevoir des solutions numériques spécifiques au secteur de la santé, les ingénieurs travaillent en collaboration avec les architectes sur tous les autres aspects. Les infrastructures de santé répondent aux plus hauts standards de conception et sont parmi les bâtiments les plus sophistiqués.

Avant même que l’idée soit esquissée, l’ingénieur est déjà à pied d’œuvre. « Son travail est extrêmement important, depuis l’étape de la sélection du terrain jusqu’à la mise en service finale de l’infrastructure », explique Richard Fecteau.

Depuis 2020, lui et son équipe travaillent à l’implantation d’une usine de biotechnologies pour l’entreprise IPS Pharma. À terme, l’usine à la fine pointe des technologies, où l’on produira des vaccins et des ingrédients biotechnologiques pharmaceutiques, couvrira 500 000 pieds carrés. L’ingénierie conceptuelle du projet vient d’être terminée.

Le génie dès le point de départ

Avant même que l’architecte ait déterminé la volumétrie et produit ses premières ébauches de design, « l’ingénieur met à profit de nombreux concepts d’ingénierie, par exemple en matière de géotechnologie, lors de l’étape de la sélection du terrain », rappelle Jean-François Allie, directeur principal mécanique et électricité du bâtiment pour WSP au Québec.

Des innovations au service du pharmaceutique

Son collègue Claude Desjardins souligne qu’à l’étape suivante, lors de la conception du plan d’aménagement, les besoins pharmaceutiques se combinent déjà au génie de manière innovante. « Par exemple, un secteur du bâtiment se destine à la production de vapeur pure et d’air comprimé qui sont en contact avec les produits en cours de fabrication. Le bâtiment doit aussi contenir des entrées d’eau pour la dilution des adjuvants, cette eau se retrouvant ensuite dans le produit pharmaceutique final. Il faut déjà imaginer des systèmes électromécaniques novateurs, à cette étape de conception. »

Déjà, l’ingénieur s’assure également de satisfaire les normes de conformité de Santé Canada – très exigeantes dans le secteur pharmaceutique.

Automatisation et génie informatique

À notre époque, le secteur de la santé et de la pharmaceutique est l’un de ceux qui recourent aux solutions les plus avancées en matière d’infonuagique, d’Internet des objets et de génie de l’automatisation. Ces branches du génie sont conviées rapidement lors des différentes phases conceptuelles.

Il s’agit notamment de concevoir des technologies d’entretien prédictif, « qui prévoient le comportement futur des équipements et des technologies, à l’aide d’algorithmes d’intelligence artificielle », comme l’explique Richard Fecteau. Les besoins des compagnies pharmaceutiques en ce sens nécessitent une expertise très caractéristique.

Toutes les disciplines d’ingénierie interviennent donc très tôt dans le projet, et elles ont un impact immédiat sur l’environnement, l’énergie et l’ensemble des coûts de fonctionnement. En plus des solutions pharmaceutiques à inventer, qui nécessiteront aussi l’intervention des ingénieurs.

 

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