Ingénieurs de l’étranger : tout savoir sur les améliorations du processus d’admission de l’Ordre des ingénieurs du Québec
L’Ordre des ingénieurs du Québec (OIQ) n’a pas chômé dans les derniers mois : après la modernisation de la Loi sur les ingénieurs, l’Ordre a annoncé tout récemment de nouvelles mesures concernant le processus d’admission des ingénieurs étrangers pour continuer à faciliter et réduire les parcours de la demande de permis jusqu’à l’admission.
Kathy Baig, ing., MBA, ASC, présidente de l’Ordre des ingénieurs du Québec témoigne des récentes avancées.
Depuis 2018, le parcours personnalisé de l’OIQ pour les professionnels formés à l’étranger
Tout d’abord, prenons un pas de recul. Les récentes avancées annoncées font partie d’un projet d’évolution démarré il y a plusieurs années. En effet, en 2016, des indicateurs avaient été mis en place pour établir des voies d’amélioration du processus, car celui-ci était très standardisé et seul le parcours académique était généralement pris en compte.
« Bien que l’Ordre soit celui qui accueillait le plus de professionnels formés à l’étranger parmi les 46 ordres professionnels au Québec (13% des membres de l’OIQ ont été formés à l’étranger), on a décidé de ne pas s’arrêter sur le volume et de regarder les données réelles pour voir où on pouvait s’améliorer », déclare Kathy Baig.
1. Une étude personnalisée des parcours des demandeurs
Cet audit a permis de faire ressortir des opportunités d’optimisation et « de prendre en compte le parcours complet des candidats; académique, mais également le parcours professionnel et les activités de formation. Maintenant, on regarde aussi tous les projets et les stages accomplis à partir du moment où le candidat peut les attester », explique Mme Baig.
2. Une panoplie d’outils pour combler les lacunes
De plus, auparavant la seule façon de combler une lacune pour un demandeur était essentiellement de passer des examens qui avaient été préparés par l’Ordre. Désormais, une panoplie d’outils est offerte : « cela peut être une formation dans une université en ingénierie ou un stage. L’important est que le demandeur nous montre qu’il a comblé ses lacunes. »
Une réduction du processus de 18 à 6 mois en moyenne
« Cela a permis de réduire significativement le délai d’obtention d’une équivalence totale qui est passé de 18 à 6 mois en moyenne, incluant l’étude du dossier par l’Ordre. Cette approche exige plus de travail d’analyse pour l’Ordre, environ 2,8 mois en moyenne, mais à la fin le demandeur est gagnant », annonce Kathy Baig.
À noter également, cette approche requiert une réelle implication du candidat qui doit fournir des descriptions de cours et de postes, « mais c’est ce qui permet par la suite de ne pas avoir à passer d’examen et de dire précisément s’il y a des lacunes ou non à combler. Maintenant quand on regarde les parcours académiques et professionnels, on a plein de candidats qui ont le niveau nécessaire pour obtenir directement le permis sans avoir à passer d’examen, ce qui était très peu probable avant. »
Ingénieurs de France et parcours ARM : plus de 560 programmes d’études acceptés
L’ARM est une entente de reconnaissance mutuelle entre le Québec et la France que l’Ordre a voulu également améliorer. Ce sont plus de 160 programmes universitaires qui ont été ajoutés aux 400 déjà existant.
Mme Baig précise : « C’est un processus totalement différent. On n’a pas besoin de faire l’analyse personnalisée des parcours des demandeurs. C’est un fast track : à partir du moment où ils sont diplômés d’un programme couvert par l’entente, ils obtiennent un permis restrictif temporaire en attendant d’avoir complété le programme de formation qui s’apparente fortement au programme d’accès à la profession suivi par les candidats qui ont été formés au Québec.»
Ces changements entreront pleinement en vigueur en 2021, après la mise à jour du règlement qui donne effet à cette entente.
Une recherche d’amélioration continue du processus
En parallèle, l’Ordre cherche à créer de nouvelles ARM ou ententes avec d’autres pays. Les travaux sont en cours.
Mme Baig indique que « l’Ordre travaille sur plusieurs fronts à la fois pour faciliter l'accès à la profession d'ingénieur pour les candidats venant d'autres pays. On est dans une démarche d’amélioration continue et on cherche à voir comment le demandeur passe au travers du processus d’admission. » Un sondage est intégré à la fin du parcours pour obtenir des rétroactions et déterminer des pistes d’amélioration.
« Au niveau des frais, on est sensibles à la réalité des demandeurs et on est conscients que financièrement cela peut être difficile pour certaines personnes. On essaie de les mettre le plus bas possible, mais cela reflète le niveau d’effort à mettre pour faire les évaluations des demandes par les employés de l’Ordre. La Fondation de l’Ordre des ingénieurs du Québec (FOIQ) a un programme de soutien qui s’adresse aux professionnels formés à l’étranger et qui les aide à accéder à la profession d’ingénieur. Des organismes communautaires en soutiennent certains », précise-t-elle encore.
Enfin, l’Ordre informe en continu Immigration-Québec ainsi que les organismes qui soutiennent les nouveaux arrivants. À noter, l’OIQ offre aussi des séances d’information spécifiquement pour les candidats formés à l’étranger.